Une nouvelle fois, une frappe israélienne a visé une école à Gaza. Elle a eu lieu mercredi 11 septembre. Le bilan est de 18 morts, selon la Défense civile de l’enclave. Parmi les victimes, il y a des collaborateurs des Nations unies (ONU). L’école ciblée servait de refuge aux familles déplacées par la guerre. Mais selon l’armée israélienne, ce sont des « terroristes » qui ont été bombardés.
Il s’agissait d’« une école refuge pour 12 000 personnes », affirme le secrétaire général de l’ONU. Antonio Guterres confirme la mort, lors de deux raids aériens israéliens sur l’école de Nuseirat et ses environs, de six collaborateurs de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) à Gaza.
« Depuis la création des Nations unies, il n’y a jamais eu autant de ses employés tués dans une guerre. Et ça, c’est quelque chose qui doit faire réfléchir tout le monde, estime Jonathan Fowler, porte-parole de l’UNRWA à Jérusalem. Nous déplorons presque 220 morts parmi nos collègues depuis le début de cette guerre, et c’est un chiffre sans précédent pour les travailleurs de l’ONU. C’est une tragédie humaine dans des lieux qui sont censés être des lieux sécurisés et protégés par le droit humanitaire international. Ça continue et ça se répète. »
Depuis le début de la guerre, l’armée israélienne a ciblé 70% des écoles de l’UNRWA dans la bande de Gaza. Selon l’État hébreu, ces structures bombardées abritent en réalité « des centres de commandement du Hamas ». « Faux », rétorque le mouvement islamiste palestinien. Les deux camps se livrent une guerre armée, mêlée à une guerre de communication cynique, dont les principales victimes sont les civils assiégés, bombardés et déplacés de force, au gré des combats.
« Nous devons assurer la protection des sites humanitaires », demandent les États-Unis
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, s’est dit « scandalisé » par cette nouvelle frappe israélienne. « Le mépris des principes fondamentaux du droit international humanitaire, en particulier de la protection des civils, ne peut et ne doit pas être accepté par la communauté international », a-t-il dit. C’est le même son de cloche du côté de Berlin, qui a jugé « totalement inacceptable » la mort des humanitaires. « L’armée israélienne a la responsabilité de protéger les collaborateurs de l’ONU et les humanitaires. »
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé, quant à lui, à la protection des travailleurs humanitaires depuis la Pologne. Selon lui, un cessez-le-feu soutenu par les États-Unis est le meilleur moyen d’assurer leur sécurité, rapporte l’Agence France Presse. « Nous devons assurer la protection des sites humanitaires, et c’est une question que nous continuons à aborder avec Israël », a déclaré Antony Blinken.
Il a également affirmé que le mouvement islamiste palestinien Hamas, en guerre contre Israël depuis son attaque du 7 octobre sur le sol israélien, en était aussi responsable. « Nous continuons à voir le Hamas se cacher dans ces sites, en prendre le contrôle et les utiliser pour mener ses opérations », a assuré Antony Blinken.
S. B.