samedi 29 mars 2025
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Grèce : des élections à haut risque pour la droite

Élections à haut risque pour le dirigeant grec : Kyriakos Mitsotakis, au pouvoir depuis 2019, espère l’emporter ce dimanche 21 mai face à son rival de gauche, l’ancien Premier ministre Alexis Tsipras. Le dirigeant conservateur est crédité par les instituts de sondages d’une légère avance, et ces élections législatives s’annoncent très serrées, trois mois après la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts et qui a profondément traumatisé le pays.

C’est l’objectif affiché par Kyriakos Mitsotakis : obtenir un résultat suffisamment large ce dimanche pour contrôler le Parlement et continuer à gouverner seul. Le Premier ministre conservateur, âgé de 55 ans, met en avant le retour de la croissance, l’envolée du tourisme et la baisse du chômage. Un bilan économique qui se veut flatteur – un peu trop sans doute aux yeux des électeurs qui dénoncent l’inflation, la faiblesse des salaires et surtout le délabrement des services publics.

Vers un nouveau scrutin ?

Délabrement tragiquement illustré par la catastrophe ferroviaire de Tempé, en février dernier, qui a suscité la colère de la population grecque. Face à Mistotakis, l’ancien Premier ministre de gauche Alexis Tsipras qui espère capitaliser sur cette colère pour revenir au pouvoir.

Les sondages donnent les conservateurs en tête des intentions de vote, mais pour l’opposition, ces chiffres ne sont pas fiables, rapporte notre correspondant à Athènes. Syriza, le premier parti d’opposition, est régulièrement donné 5 à 7 points derrière le parti conservateur Nouvelle Démocratie. Le parti de gauche veut donc croire que ces estimations ne reflètent pas la réalité du vote grec. En début de semaine, dans un discours à Thessalonique – la deuxième ville du pays – Alexis Tsipras a donc appelé les jeunes, en particulier, à se rendre massivement aux urnes pour, justement, faire mentir des sondages, qu’il appelle à ne pas écouter.

Pour l’ancien Premier ministre, il s’agit en partie d’une stratégie visant à ne pas démobiliser son électorat, en affirmant que la victoire est toujours possible, malgré donc, des sondages qui prédisent l’inverse. Qu’il s’agisse en tout cas de surprises électorales en Grèce en 2015 ou, plus récemment, du président de la Turquie voisine qui a donné tort aux sondages, Alexis Tsipras a trouvé de quoi nourrir son discours de défiance vis-à-vis des chiffres.

Les estimations sont attendues au cours de la soirée et les résultats définitifs devraient être connus d’ici à lundi matin. Une fois connus les résultats de cette élection qui se déroule à la proportionnelle, le parti arrivé en tête aura – sauf cas peu probable d’une majorité absolue – la possibilité de former une coalition pour gouverner. S’il n’y parvient pas, le parti arrivé en seconde position se verra alors proposer la même possibilité, etc. Si aucune coalition n’émerge, un second scrutin sera alors organisé en juillet. Les règles du jeu seraient alors différentes, le parti arrivé en tête recevrait une prime de cinquante sièges au Parlement, ce qui devrait lui permettre de gouverner plus facilement, sans l’aide, a priori, d’une coalition.

M. B.