Les États-Unis ont annoncé ce vendredi une nouvelle aide militaire à l’Ukraine de plus de 2 milliards de dollars, incluant des bombes tirées depuis le sol. La France et l’Italie vont, de leur côté, livrer au printemps un système de défense antimissile Mamba.
Pouvant voler jusqu’à 150 km, les « GLSDB » promises par Washington doivent permettre à l’armée ukrainienne d’atteindre des positions russes derrière les lignes de front. Ces bombes de petit diamètre fabriquées par Boeing et Saab permettront aux Ukrainiens « de mener des opérations de défense de leur territoire et de reprendre leur territoire souverain », a précisé à la presse le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder.
Ces GLSDB peuvent ainsi donner aux forces ukrainiennes la capacité de frapper des positions dans le Donbass, les régions de Kherson et Zaporijjia, et le nord de la Crimée. Cela pourrait notamment menacer les dépôts d’armes russes.
Cette nouvelle aide de presque 2,2 milliards de dollars annoncée ce vendredi par Washington inclut également « des capacités cruciales de défense aérienne pour aider l’Ukraine à défendre sa population », « des véhicules d’infanterie blindés » et des munitions pour le système Himars de lance-roquettes, a indiqué le ministère de la Défense. Elle porte à plus de 29,3 milliards le montant total de l’assistance militaire accordée par les États-Unis à l’Ukraine depuis l’invasion russe l’année dernière.
Un système antimissile franco-italien
Dans le même temps, le ministère français des Affaires étrangères a annoncé que Paris et Rome livreront au printemps à l’Ukraine un système de défense antiaérienne de moyenne portée SAMP/T-Mamba. Et ce alors que l’Ukraine réclame avec ardeur depuis des mois le renforcement de sa défense sol-air, en particulier après une vague de frappes russes sur ses infrastructures critiques à l’aide de drones iraniens.
Un Mamba – équivalent du système Patriot américain – avait déjà été déployé en Roumanie pour protéger la région hautement stratégique du port de Constanta, sur la mer Noire. Ce système est censé permettre de contrer à la fois les missiles balistiques de courte portée, les avions de chasse, les drones et même des salves de missiles de croisière.
La France avait déjà annoncé mardi la livraison dans les prochaines semaines de douze canons Caesar de 155 mm supplémentaires, permettant à Kiev de disposer de 49 exemplaires au total. Elle a également promis un radar Ground Master 200 (GM200), capable de détecter un aéronef ennemi à 250 km et de le combattre à 100 km, que celui-ci vole à faible vitesse et basse altitude comme les drones, ou à haute altitude comme les avions de combat.
Berlin valide l’envoi de chars Leopard 1
Les forces ukrainiennes pourraient bientôt disposer d’une panoplie encore plus large de véhicules blindés allemands. Les 37 Gepard, bientôt 44, ces véhicules de défense aérienne ont été très appréciés sur place. La livraison de 40 chars légers Marder a été annoncée il y a un mois par Berlin. La semaine dernière, l’Allemagne annonçait l’envoi en Ukraine de 14 chars de combat Leopard 2 après une longue discussion et a autorisé les pays qui détiennent ces armements très efficaces pour une offensive à les céder à Kiev.
Ce sont maintenant des Leopard 1, des chars plus anciens que la Bundeswehr n’utilise plus depuis 20 ans, qui pourront être livrés à l’Ukraine par les industriels qui les détiennent. Deux sociétés disposent d’environ 200 exemplaires qui doivent être remis en état, ce qui peut prendre plusieurs mois. Kiev a salué cette autorisation accordée par Berlin, mais regrette qu’elle intervienne si tard, les chars Leopard 1 ayant été proposés à l’Ukraine dès le printemps dernier. Un problème sensible pour ses différents armements est celui des munitions qui manquent. Des pays qui en disposent comme la Suisse ou le Brésil refusent de les livrer. L’Allemagne démarche un peu partout pour régler ce problème.
M. B.