samedi 26 avril 2025
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Guerre Israël-Hamas : les civils palestiniens pris au piège dans la bande de Gaza

Plus rien ne rentre dans la bande de Gaza, soumise à un siège total de l’armée israélienne depuis le 9 octobre. Le pilonnage de l’enclave palestinienne se poursuit, en représailles à l’attaque sanglante lancée le 7 octobre par le Hamas. Une situation humanitaire terrible pour les civils palestiniens, qui essayent tant bien que mal de survivre. Selon le dernier bilan des autorités locales, le bilan à Gaza est de 1 200 morts.

Bloqué à Gaza, Ziad Medoukh a encore un toit au-dessus de la tête. L’homme passe ses journées confinées avec sa famille dans son petit appartement, et ne sort plus que pour trouver un petit peu de nourriture.

« Le quotidien est très difficile parce que les grandes surfaces sont fermées, raconte le Palestinien, professeur de français dans les universités de l’enclave. On a des petits magasins dans les quartiers, mais il n’y a pas beaucoup de produits alimentaires. Dans les deux-trois jours, la situation sera catastrophique pour tous les habitants de Gaza. »

Certains sont un peu plus optimistes. « On a des provisions pour plusieurs jours pour tenir le siège, témoigne un autre Gazaoui, qui souhaite rester anonyme par peur de représailles israéliennes. Mais je pense qu’il y a encore des vivres pour quelques mois à Gaza. Je pense qu’on a eu la prudence de stocker des quantités suffisantes. »

« Un sentiment de peur »

Au téléphone, ce Gazaoui anonyme décrit une situation catastrophique et redoute l’invasion terrestre de l’armée de Tsahal : « On craint vraiment le pire. J’ai assisté à 16 épisodes meurtriers du genre, et celui-ci s’annonce beaucoup plus meurtrier et durable. On ne voit pas de perspective de trêve. Il y a une rage du côté israélien qui se comprend parfaitement. J’ai été révulsé par ces images, mais il fallait s’y attendre, car Gaza était devenue une cocotte-minute qui allait forcément finir par exploser. » En cas d’ouverture d’un couloir humanitaire, pas de doute : il quittera la bande de Gaza avec ses proches.

Une crainte de l’opération militaire israélienne partagée par Ziad Medoukh. « Il y a un sentiment de peur, de panique, que cette situation va dégénérer, explique celui qui n’évacuera sous aucun prétexte. Ils sont à côté des ruines de leurs maisons, mais je pense que les Palestiniens sont très déterminés à rester, à ne pas partir. »

Partir ou rester, une question qui ne se pose pas pour le moment. Avec le siège total imposé par Israël, Gaza est coupée du monde.

Rimal, quartier de Gaza emblématique de l’intensité des bombardements

À Gaza, Rimal, situé au nord du centre-ville de Gaza, était considéré comme un quartier chic… à la fois centre administratif, commercial et zone résidentielle : le cœur de l’activité de ce territoire. Le quartier était composé de tours de bureaux et d’immeubles de plusieurs étages dans lesquels vivait la classe moyenne supérieure de cette enclave palestinienne…

Rimal était aussi un quartier relativement éloigné des zones limitrophes du territoire israélien. C’était donc aussi un endroit considéré comme moins à risques par les habitants de Gaza qui, pour certains, vivant des zones plus exposées, étaient venus s’y abriter.

Mais le quartier a été la cible de bombardements dès le début de l’opération israélienne. Samedi, la tour de Palestine, un immeuble de 14 étages, a ainsi été la cible de l’une des frappes. Mais le pilonnement est devenu vraiment massif dans la nuit de lundi à mardi. Des centaines de raids en l’espace de quelques heures.

Depuis, les images venues de Gaza montrent un champ de ruines. Des bâtiments entièrement effondrés, d’autres éventrés dont les façades restant menacent de s’écrouler. Des blocs d’immeubles entiers ont été détruits.

Comme sur une zone de tremblement de terre, les secouristes fouillent les décombres à la recherche de victimes alors que des survivants tentent de rassembler quelques biens. Dans ses précédentes opérations contre la bande de Gaza, Israël ciblait des bâtiments précis. Cette fois-ci, c’est tout un quartier qui a été détruit.

M. H.