C’est en marge d’une session d’étude organisée par les laboratoires Beker que le cas de l’hépatite C en Algérie a été soulevé. L’on a constaté qu’une nouvelle forme d’infection par la maladie est observée chez une population victime d’addiction aux drogues injectables.
Les praticiens ont précisé que l’hépatite C est quasiment éradiquée en Algérie et ont fait part de leurs observations relevées sur le terrain.
Les seuls foyers potentiels d’infection demeurent principalement chez les hémodialysés et les parturientes. C’est ce que révèlent les professionnels de la santé, entre praticiens et chercheurs, à la faveur d’une journée d’étude organisée à Alger autour de l’hépatite C, une pathologie qui demeure donc un problème de santé publique. Les blouses blanches, ont, lors de ce séminaire, fait part d’une « diminution des cas d’hépatite, de tuberculose et de sida… »
Toutefois, ont-ils averti, à l’instar du Professeur Nabil Debzi, une nouvelle forme de transmission de la maladie est observée actuellement à travers le pays, principalement chez une certaine population qui présente une addiction aux drogues injectables. « C’est là une nouvelle tendance pourvoyeuse d’hépatite C », indique-t-il en précisant, à ce propos, que 32% des cas d’hépatite sont induits par les injections alors que 15%sont propres aux formes évolutives de l’infection. En guise de parade à ces nouvelles formes de contamination le Pr Debzi évoque des traitements de substitution, tout en recommandant une prise en charge spéciale des malades victimes de dépendance aux drogues.
D’autres intervenants qui confirment que l’incidence des maladies infectieuses, dont l’hépatite C, est bel et bien moindre, jugent néanmoins qu’il ne faut pas baisser de vigilance. « L’important est de ne pas passer à côté d’une épidémie qui peut surgir à tout moment », font-ils savoir en misant sur le plan national d’éradication de l’hépatite C. « Ce n’est pas encore gagné, mais si l’on agit à temps, l’on arrivera à éradiquer la maladie d’ici2030 », signale-t-on. Lors de ce débat dédié à la recherche clinique, différents experts et scientifiques ont abordé l’importance de conduire des essais précliniques pour la mise en évidence des produits de recherche pharmaceutique locaux, de leur soutien pour le développement de la recherche et développement R&D algérienne et l’impact futur sur la scène scientifique nationale et internationale.
Cette journée est à inscrire en marge de l’étude clinique majeure menée par les laboratoires Beker pour évaluer l’efficacité et la sécurité d’un traitement novateur contre l’hépatite C. La publication de l’article de recherche intitulé «Efficacité du Sofosbuvir/Daclatasvir dans un seul comprimé pour traiter l’hépatite virale C chronique » dans le prestigieux journal Journal of Clinical Pharmacyand Therapeutics, appartenant à l’édition Hindawi.
L’étude qui a donc porté sur le Sofosdac, a été réalisée en collaboration avec six établissements répartis dans les régions de l’est, de l’ouest et du centre de l’Algérie. Près de cent patients algériens atteints d’hépatite C chronique ont suivi ce traitement, obtenant un taux de réussite de 95,8%. Ce traitement, ajoute-t-on, a également démontré une excellente tolérance chez les patients. L’on cite alors des résultats prometteurs qui révèlent tout le potentiel de ce traitement local, à base d’un comprimé unique, pour améliorer significativement la qualité de vie des malades atteints d’hépatite.
Mohammed Bessaïah