Cent treize migrants secourus par le navire humanitaire Ocean Viking devraient accoster ce samedi 31 décembre dans le port de Ravenne, au nord de l’Italie, après un voyage de quatre jours depuis le lieu du sauvetage. À la veille de la nouvelle année, le gouvernement de Giorgia Meloni veut rebattre les cartes. Il n’interdira pas l’arrivée des navires comme évoqué pendant les élections de septembre, mais change les règles.
Oublié le blocus des ports promis pendant la campagne. Le gouvernement italien garantit transit et escale sur son territoire aux navires qui portent secours aux migrants. Mais à des conditions déjà dénoncées haut et fort par les ONG et les juristes comme contraires au droit international.
Le port sûr assigné ne sera pas nécessairement le plus proche comme le prévoit le droit maritime. L’Ocean Viking est le premier navire à en faire l’expérience. Le 27 décembre, les autorités lui avaient ordonné de rejoindre Ravenne au nord de l’Italie, rallongeant son périple de plusieurs jours. Ce qui limite les opérations de secours.
Les navires devront faire route vers le port attribué dès le premier sauvetage, sans porter secours à d’autres embarcations, sauf si ça ne ralentit pas leur retour en Italie.
Refus d’ONG
Le gouvernement prévoirait par ailleurs d’entamer des procédures de demande d’asile simplifiées avant l’arrivée sur le territoire italien. Les contrevenants s’exposent à des amendes pouvant atteindre 50 000 euros et à la séquestration du navire.
L’ONG allemande Sea Eye a d’ores et déjà fait savoir qu’elle refusait de se plier à un règlement contraire au droit international. Les ONG Médecins sans frontières et Emergency dénoncent des règles qui risquent in fine augmenter le nombre de morts en Méditerranée centrale.
B. M.