Le leader du parti du Congrès national indien Rahul Gandhi reçoit un soutien supplémentaire dans sa marche pour unir le pays lancée depuis le 7 septembre : les figures religieuses du temple d’Ayodhya ne tarissent pas d’éloge. Un camouflet pour Narendra Modi et les nationalistes hindous, qui ont fait de la construction de ce temple géant un marqueur de leur politique.
Le prêtre en chef aurait bien cheminé avec Rahul Gandhi si sa santé le lui permettait. À 84 ans, Acharya Satyendra Das, a néanmoins béni sa noble cause d’unir les religions de l’Inde, « jadis celle du Mahatma Gandhi ». Mercredi 4 janvier, le secrétaire du temple a enfoncé le clou, en priant pour ce jeune homme, qui marche 3 000 kilomètres pour le pays.
Les responsables religieux précisent qu’il ne s’agit pas d’un soutien au Congrès. Officiellement, la marche organisée par le parti d’opposition se veut d’ailleurs apolitique, mais Rahul Gandhi ne se prive pas de taper sur la « politique de la haine » du BJP au pouvoir dès qu’il fait étape, en ce moment dans l’État de l’Uttar Pradesh, où se trouve Ayodhya.
Agacement
Ces précautions d’usage n’empêchent pas un certain malaise. La construction du temple d’Ayodhya, dédié au dieu Ram, sur les décombres d’une mosquée détruite il y a 30 ans par les extrémistes hindous, est au cœur du marketing politique de Narendra Modi.
Si le BJP n’a pas réagi, l’organisation extrémiste hindoue VHP cache mal son agacement. « Il a le droit de bénir qui il veut, mais devrait se souvenir que c’est nous qui avons soutenu la construction du temple. De toute façon, Dieu bénit seulement les purs de cœur », a réagi son leader.
C. B.