En Italie, les pâtes pourraient finir sur la table de l’Autorité nationale de la concurrence. Le prix de l’aliment préféré des Italiens a flambé en moyenne nationale depuis un an de 18%, plus de deux fois le taux de l’inflation (8,3 % depuis un an). Et ce alors que le prix du blé, lui, a baissé. À Rome, le gouvernement a convoqué jeudi 11 mai les acteurs de la filière pour tenter d’éclaircir le mystère.
La valse des étiquettes des spaghettis ou des pennes n’est pas la même dans tout le pays. À Rome, les familles ont d’autres soucis. « Les choses qui ont le plus augmenté, ce sont les fruits et légumes. Ça, c’est ce qui coûte le plus cher, en plus évidemment des factures d’énergie qui sont devenues insupportables », confie une habitante de la capitale.
« Je dois vous dire la vérité : moi, je ne m’en suis pas rendue compte. Tout augmente, alors il faut s’adapter. Je ne comprends pas pourquoi il faut toujours être fâché », ajoute une autre.
C’est qu’entre la ville la plus chère et la moins chère, du nord au sud, la différence de prix est de 64,8%. Les associations de consommateurs suspectent une spéculation.
Les agriculteurs semblent hors de cause, car la rémunération de leur blé a baissé. Les distributeurs de pâtes affirment avoir réduit leurs marges bénéficiaires, dans d’intérêt des familles.
Les producteurs vont dès lors devoir prouver qu’ils n’ont pas profité des effets sur l’économie de la guerre en Ukraine pour augmenter leurs profits sur le dos des plus grands consommateurs de pâtes au monde. Un Italien mange en moyenne 23 kilos de pasta par an.
A. T.