Le Français Léon Marchand a relevé haut la main son défi insensé en remportant un double sacre olympique en l’espace de deux heures sur 200m papillon et 200m brasse, ce mercredi 31 juillet à La Défense Arena. Ces deux médailles d’or s’ajoutent à son premier titre obtenu sur 400m quatre nages dimanche. Avec déjà trois sacres olympiques, le Français réalise pour le moment des Jeux olympiques parfaits.
C’est un marathon dantesque qui a fait entrer Léon Marchand dans l’histoire de la natation. Aligné sur deux finales prévues au cours de la même soirée à La Défense Arena, le Français de 22 ans a décroché avec brio le sacre olympique sur 200m papillon, avant de revenir dans le bassin deux heures plus tard pour s’adjuger un second titre olympique cette fois sur 200m brasse. Le Toulousain cumule déjà trois médailles d’or lors de ces JO 2024, avec celle déjà décrochée en 400m quatre nages dimanche.
Le protégé de Bob Bowman a d’abord eu fort à faire dans sa première finale face au Hongrois Kristof Milak, détenteur du record du monde de la distance et son principal concurrent sur 200m papillon. Distancé jusqu’aux 150 mètres, le Français a réalisé une remontée stratosphérique dans la dernière ligne droite pour doubler Milak et s’adjuger le sacre en même temps qu’un nouveau record olympique (1’51 »21) dans une Défense Arena qui a hurlé à s’en faire exploser les tympans devant l’exploit de son champion.
Un deuxième titre en deux heures
Sur les coups de 22h30, le nageur de 22 ans est ensuite revenu dans le bassin pour la finale du 100m brasse, une nage pourtant complètement différente de la précédente. Il a tout de suite pris les commandes de la course, encouragé à chaque respiration par des supporters français en extase, et n’a laissé aucune chance à ses concurrents en signant un nouveau record olympique (2’05 »85) et son deuxième titre de la soirée, devant l’Australien Zac Stubblety-Cook et le Néerlandais Caspar Corbeau.
Ce challenge fou que Marchand s’est lancé lors de ces Jeux, aucun autre nageur n’avait encore jamais osé le relever, pas même la légende américaine Michael Phelps et ses 23 titres olympiques. « Ce sont des choses que peu de monde fait. 200m papillon et 200m brasse, c’est un duo assez bizarre. Et j’adore tout ce qui est bizarre ! », avouait récemment le Français.
Seule une femme, l’Allemande de l’Est Kornelia Ender, avait elle aussi remporté deux titres le même jour, le 200m nage libre et le 100m papillon le 23 juillet 1976 à Montréal. Après son exploit du soir, le « Marchand, Marchand ! » ajouté à la Marseillaise lors de ses triomphes va résonner encore longtemps autour des bassins.
Katie Ledecky dans l’histoire avec un 8e titre
Après Léon Marchand, c’est bien Katie Ledecky qui a reçu la plus grosse ovation de la soirée lors de son arrivée pour la finale du 1500m nage libre. Intouchable, l’Américaine a complètement dominé la course de bout en bout pour finalement s’emparer du huitième titre olympique de sa carrière. Elle a égalé au passage les huit sacres de sa compatriote Jenny Thomson, devenant la deuxième femme la plus titrée de l’histoire des Jeux olympiques derrière la gymnaste soviétique Larissa Latynina (9 sacres entre 1956 et 1964).
La Française Anastasiia Kirpichnikova, combative, a elle décroché la médaille d’argent après une performance très maîtrisée et largement acclamée par la foule. Maxime Grousset s’est lui aussi bien battu mais n’a terminé qu’à la 5e place de la finale du 100m nage libre, remportée par le Chinois Pan Zhanle qui a en plus abaissé son propre record du monde (46’40). Le Français avait réalisé un premier 50 mètres remarquable, mais n’a pas réussi à résister au retour de ses concurrents dans la dernière longueur.
V. B.