dimanche 22 décembre 2024
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JO 2024 : la sprinteuse Julien Alfred en or sur 100m, première médaille olympique pour Sainte-Lucie

Sensation sur la planète du sprint avec le sacre de Julien Alfred, samedi 3 août en finale du 100m féminin des JO 2024. L’athlète sainte-lucienne a déjoué les pronostics et dompté les meilleures finalistes engagées à Paris, notamment l’Américaine Sha’Carri Richardson, seulement 2e. Avec un temps de 10 »72, elle ramène à son pays une médaille d’or prestigieuse.

Qui connaissait Julien Alfred avant ce 3 août 2024 ? Les spécialistes et grands amateurs d’athlétisme, sans doute. Le grand public, en revanche, n’avait pas vraiment coché son nom parmi les favorites de la course reine, le 100m. Aux Mondiaux de Budapest en 2023, elle était restée hors podium sur 100m et 200m. Un an plus tard, la voilà qui fracasse tous les paris pour s’offrir la médaille d’or sur la ligne droite aux JO 2024.

Les demi-finales avaient déjà donné un premier aperçu de cette soirée pas comme les autres. Pour commencer, la légende jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce, double championne olympique du 100m, a déclaré forfait juste avant le départ et ne s’est pas présentée sur la piste, sans donner d’explications pour l’heure. Fraser-Pryce hors jeu, un boulevard semblait s’ouvrir pour l’Américaine Sha’Carri Richardson, championne du monde en titre et candidate assumée à la couronne olympique.

Mais dans sa demie, Richardson est tombée sur plus forte qu’elle. Julien Alfred l’a dominée en 10 »84 contre 10 »89. La championne du monde a-t-elle contrôlé sa course pour s’assurer sa place en finale sans forcer ? Ou bien, la Sainte-Lucienne était-elle tout simplement au-dessus ? La finale, une heure plus tard, allait tirer ça au clair.

Sainte-Lucie couverte de gloire

Entre-temps, la pluie a commencé à s’abattre sur le Stade de France. Pas de quoi perturber Julien Alfred, placée couloir n°6, avec Sha’Carri Richardson au couloir n°7. L’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou-Smith, elle, était au couloir n°3. Le silence s’est fait dans l’écrin de Saint-Denis, jusqu’au coup de feu sonnant l’envol des finalistes vers la ligne d’arrivée et les médailles.

Comme d’habitude, Richardson a pris un mauvais départ. Pas Alfred. Bien lancée, la jeune femme de 23 ans a gardé le rythme et résisté au finish de l’Américaine. C’était son soir, pas celui de sa concurrente. La pluie sur la piste violette du Stade de France ne pouvait pas non plus l’empêcher de couvrir Sainte-Lucie de gloire. Avec un temps final de 10 »72, Julien Alfred améliore le record national. Et surtout, elle place son petit pays de 180 000 habitants sur la carte du sport : c’est la toute première médaille olympique de Sainte-Lucie. L’or sur 100m, on peut difficilement faire présent plus glorieux.

Sha’Carri Richardson, elle, va repartir déçue. Avec un temps de 10 »87, bien loin de son record de 10 »65, elle ne prend que la médaille d’argent. Gail Devers reste la dernière Américaine en or sur 100m, en 1996 aux JO d’Atlanta. La médaille de bronze revient à une autre Américaine, Melissa Jefferson en 10 »92.

Déception pour Ta Lou, Crouser triple champion olympique

Marie-Josée Ta Lou-Smith ne connaîtra donc pas l’ivresse d’un podium olympique. L’Ivoirienne avait les capacités de s’y inviter, elle qui avait signé son meilleur temps de la saison au premier tour (10 »87). Mais la poisse s’en est mêlée. Victime d’un problème physique, Marie-Josée Ta Lou-Smith n’a pu défendre ses chances. Elle a terminé dernière en 13 »84.

Au lancer du poids, Ryan Crouser a prouvé qu’il était toujours le meilleur. Champion olympique à Rio en 2016 et à Tokyo en 2021, l’Américain reste le maître. L’athlète de 31 ans a dominé la finale avec un jet à 22,90m, meilleure performance de l’année. Le recordman du monde (23,56m) devient le premier lanceur a compté trois médailles d’or olympique au lancer du poids. L’Américain Joe Kovacs (22,15m) prend l’argent et le Jamaïcain Rajindra Campbell (22,15m) est médaillé de bronze.

N. B.