dimanche 22 décembre 2024
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Journée d’étude : « Conditions de travail des pêcheurs en Algérie : enjeux et perspectives d’amélioration »

Amélioration des conditions de travail et de la couverture sociale des pêcheurs algériens : point d’étape du Programme Economie Bleue

Le Programme Economie Bleue, Pêche et Aquaculture a présenté, aujourd’hui à Alger, un point d’étape de l’étude démographique pour le recensement des besoins et attentes des professionnels de la pêche en matière de protection sociale et des conditions de travail, ainsi que l’étude sur la sinistralité liée aux risques professionnels chez les professionnels de la pêche et de l’aquaculture.  Ces résultats ont été exposés lors d’une journée d’études intitulée « Conditions de travail des pêcheurs en Algérie : enjeux et perspectives d’amélioration ».

En présence des partenaires institutionnels, cet événement majeur marque une nouvelle étape du Plan d’action de la protection sociale et conditions de travail du Programme Economie Bleue, Pêche et Aquaculture, financé par l’Union européenne en Algérie et dont le bénéficiaire principal est le Ministère de la Pêche et des Productions Halieutiques.

Parmi les résultats de l’étude démographique pour le recensement des besoins et attentes des professionnels de la pêche en matière de protection sociale, menée sur un échantillon de 1.400 personnes, il est révélé 57 % des pêcheurs trouvent leurs revenus insuffisants pour subvenir aux besoins de leur famille ; si bien que 46 % d’entre eux souhaitent revoir le système du paiement à la part et 32 % envisagent même une activité complémentaire et 16 % pensent même à changer de métiers hors du secteur de la pêche. Cette étude a également démontré d’importantes inquiétudes par rapport à la baisse des captures, hausse des coûts et charges ou encore le manque d’organisation sans la commercialisation des produits halieutiques.

En ce qui concerne l’étude sur la sinistralité liée aux risques professionnels, cette dernière met en lumière, notamment, les maladies associées aux métiers de la pêche. Les résultats de cette étude révèlent que les pêcheurs sont confrontés à 6 types d’accidents de travail, parmi lesquels les chutes et les glissades représentent 27 %. Par ailleurs, un chapitre de l’étude souligne que plus de 70 % des pêcheurs sont affectés par des troubles ostéo-articulaires.

Le Programme Economie Bleue a présenté des actions clés à entreprendre dans les mois et l’année à venir en vue d’améliorer la situation, tant dans le domaine de la protection sociale que de celui des conditions de travail.

Des progrès significatifs sur ces deux volets des pêcheurs constituent un enjeu de taille pour la pérennité du secteur, et notamment pour la préservation de la sécurité alimentaire du pays et le développement économique de la filière.

Le secteur de la pêche en Algérie, bien que crucial pour la sécurité alimentaire et l’économie nationale, souffre d’un manque d’accès à une protection sociale adéquate. En 2021, sur les 65 100 inscrits maritimes, seuls 40 141 étaient affiliés à la sécurité sociale. En outre, les professionnels de la pêche sont exposés à un nombre important de risques qui menacent lourdement leur sécurité et leur santé.

Face à ce constat, les autorités algériennes ont fait de la protection sociale et des conditions de travail des pêcheurs une priorité stratégique. En janvier 2024, le Programme Economie Bleue a présenté un Plan d’action ambitieux dans l’objectif d’améliorer la situation des pêcheurs sur ces deux volets. Depuis, plusieurs actions ont été entreprises, incluant la réalisation d’études de benchmark, ainsi que le lancement d’enquêtes auprès des pêcheurs et des médecins du travail.

A propos du Programme Economie Bleue, Pêche et Aquaculture

Le Programme Economie Bleue, Pêche et Aquaculture est financé par l’Union européenne en Algérie, il vise à améliorer la résilience et la compétitivité des communautés côtières et des filières stratégiques et à soutenir la création d’emplois dans les secteurs de l’économie bleue, par un appui principalement aux secteurs de la pêche et de l’aquaculture. Elle permet à ces secteurs d’inscrire pleinement leur action dans une vision de valorisation durable du capital maritime et littoral de l’Algérie afin de répondre à la fois aux besoins de diversification de son économie et aux impératifs de préservation du milieu marin et de gestion durable des stocks halieutiques. Les acteurs territoriaux, y compris les services publics, les acteurs du secteur privé et de la société civile, y sont étroitement associés.

Des actions positives seront menées pour favoriser la mise en valeur de la participation des femmes dans le secteur et/ou pour en favoriser l’accès aux métiers en relation avec l’économie bleue.

Une attention particulière est mise sur le secteur de la pêche et de l’aquaculture, en tant que secteur clé présent sur toute la bande côtière du pays, et capable de fédérer l’ensemble des intervenants sectoriels de l’économie bleue dans un but commun de développement des opportunités économiques pour les communautés côtières, d’utilisation rationnelle des ressources et de sauvegarde de l’environnement. Les différents mécanismes de concertation et de gouvernance qui seront développés dans le cadre du programme au niveau national et régional reflètent cette approche multisectorielle et multi-acteurs.

Le bénéficiaire principal du programme est le Ministère de la Pêche et des Productions Halieutiques, représenté à l’échelle locale par les DPRH.  Le Ministère de l’Intérieur, des Collectivités Locales et de l’Aménagement du Territoire, le Ministère de l’Environnement et des Énergies Renouvelables, le Ministère de la Défense Nationale, le Ministère de la Formation et de l’Enseignement Professionnel, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ainsi que le Ministère de la Micro entreprise, des start-ups et de l’économie de la connaissance seront également impliqués dans le programme en tant que bénéficiaires indirects.

Les professionnels des secteurs de la pêche et de l’aquaculture, les organisations professionnelles, associations et organisations de la société civile, les groupements de femmes, les acteurs territoriaux publics et privés, les étudiants et chercheurs sont les principaux groupes cibles du programme.

Mohammed Bessaïah