C’est ce lundi 14 novembre que se tient la journée mondiale de lutte contre le diabète. Une édition 2022 suivie aussi en Tunisie aussi et qui intervient alors que le pays connaît, depuis quelques mois, des pénuries de denrées alimentaires de première nécessité qui révèlent l’ampleur de l’addiction des Tunisiens au sucre. Les autorités tunisiennes ont profité du week-end pour mener une campagne de sensibilisation.
Viennoiseries et pâtisseries dès l’entrée… La journée de lutte contre le diabète, organisée à Tunis, en dit long sur l’addiction des Tunisiens au sucre.
Entre amusement et inquiétude, le Dr Nejib Raboudi, endocrinologue, dresse un constat doux-amer: « Quand on invite une personne, on lui propose des gâteaux tunisiens qui sont, par ailleurs succulents, mais dont l’excès n’est pas conseillé. Moi, en tant que médecin, j’étais très content qu’il y ait une pénurie de sucre en espérant qu’avec cette pénurie, les gens vont réduire l’utilisation de sucre et qu’ils vont peut-être continuer sur cette lancée. »
Pendant les pénuries, des Tunisiens ont parfois fait la queue pendant des heures en arrivant même aux mains dans certains supermarchés pour repartir avec leur dose. Des images à la hauteur du défi que constitue cette maladie en Tunisie.
« 50 % des personnes ne savent pas qu’elles ont le diabète parce que c’est une maladie assez insidieuse qui peut évoluer pendant plusieurs années, moyennant une petite gêne : on se lève deux ou trois fois, le soir, pour aller aux toilettes », poursuit le Dr Nejib Raboudi.
Sur la corniche en bord du lac de Tunis, l’événement de sensibilisation attire des sportifs du dimanche comme Lotfi, 60 ans, qui a tenu à se faire dépister: « Le diabète est une maladie à prendre au sérieux qui peut avoir des conséquences graves. Elle peut atteindre les reins et peut être mortelle. C’est pour cela que je suis venu. Je me fais dépister assez fréquemment. Je prends ma santé au sérieux. »
Consommation excessive de sucre et mariages consanguins qui perdurent… Aujourd’hui, on estime qu’un Tunisien sur cinq sera en prise avec le diabète dans sa vie.
Amira Souilem in RFI