L’Assemblée populaire nationale (APN) a abrité, mercredi, l’avant-première du film documentaire « Cheikh Larbi Tebessi, un chahid sans sépulture (1891-1957) » du réalisateur Mohamed Ouali, à l’occasion de la Journée nationale de la Mémoire, coïncidant avec le 79e anniversaire des massacres du 8 mai 1945.
La projection du film s’est déroulée à la salle de conférences Rabah Bitat, au siège de l’APN à Alger, en présence du président de l’Assemblée, M. Brahim Boughali, et de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, ainsi que de moudjahidine et d’intellectuels, pour commémorer la Journée nationale de la Mémoire.
D’une durée de 50 minutes, le documentaire relate le parcours intellectuel et révolutionnaire du chahid Cheikh Larbi Tebessi à travers des témoignages de moudjahidine, de la famille du chahid, ainsi que des juristes et des chercheurs en histoire qui considèrent Larbi Tebessi comme un savant hors pair et un homme révolutionnaire qui a symbolisé l’histoire d’un peuple combattant et qui avait une pensée réformatrice globale.
Né dans la commune de Kentiss (Tebessa), Cheikh Larbi Tebessi est issu d’une famille connue pour sa dignité et sa rectitude. Il a été élevé dans un milieu familial bédouin, son père étant à l’origine un agriculteur et un enseignant du Coran. Ainsi, sa première école a été celle de son père avant de poursuive ses études jusqu’à atteindre les bancs de l’Université Zeitouna en Tunisie, puis Al-Azhar en Egypte, selon le documentaire.
Cette réalisation comprend des scènes reconstituées qui évoquent certaines étapes de la vie de ce savant algérien, ainsi que des interventions qui soutiennent la vérité historique à son sujet, en utilisant des images d’archives de la télévision algérienne. Le réalisateur met ainsi en évidence la manière dont sa personnalité complexe s’est forgée, baignée dans la connaissance, imprégnée de l’amour de la patrie et engagée en faveur de la liberté du peuple algérien.
Produit avec le soutien du ministère des Moudjahidine et des Ayants droit, le film présente plusieurs informations sur la culture de l’homme et sa vision prospective de la société algérienne. Lorsqu’il a fondé une école de formation pour garçons et filles et a consacré un département pour l’enseignement des filles à Tébessa, accueillant plus de 100 filles, il a prouvé qu’il était un homme réformateur ayant la capacité de guider et de convaincre, devenant ainsi une voix appelant à la lutte et à rejoindre les rangs du Front de libération nationale.
Le réalisateur a su dépeindre les traits de cet homme courageux, qui a refusé de se soumettre aux dictats des généraux de la France coloniale, restant fidèle à ses positions nationalistes, malgré son emprisonnement à maintes reprises et les affres de la torture qu’il avait subie, ce qui lui a valu la confiance des chefs de la Révolution algérienne, outre son rôle pionnier au sein de l’Association des Oulémas musulmans algériens.
Le film documentaire relate également, à travers le récit du parcours du chahid, la question des exactions de l’occupation française à l’encontre des Algériens, et mis en avant l’importance de consigner les crimes inhumains, que la France tente encore d’effacer, à travers la dissimulation des archives coloniales, notamment le dossiers des disparus, y compris chahid Larbi Tbessi qui a été kidnappé le 4 avril 1957, et dont le corps n’a jamais été retrouvé.
Pour rappel, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait institué, en vertu d’un décret exécutif, le 8 mai de chaque année, Journée nationale de la Mémoire, en commémoration des victimes des massacres perpétrés par la France coloniale le 8 mai 1945 à l’encontre du peuple algérien.
M. B.