Le président du Comité des Services de Renseignement et de Sécurité d’Afrique « CISSA », le général de brigade Etienne Madama Mahoundi a affirmé, dimanche à Alger, que la désinformation médiatique et les fake news représentaient une menace pour la stabilité des Etats africains, appelant à une réponse continentale urgente.
Dans une allocution lue en son nom par son représentant lors de l’ouverture des travaux de l’atelier régional du bureau de liaison pour l’Afrique du Nord du « CISSA » sous le thème « les répercussions des fake news et de la désinformation sur la sécurité et la stabilité des Etats », au CIC « Abdelatif Rahal », M. Madama Mahoundi a indiqué que l’impact de la désinformation sur la sécurité nationale des Etats africains exige « une réponse continentale urgente », d’autant plus que ce phénomène, amplifié par les nouvelles technologies, est désormais « transfrontalier ».
Soulignant que l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication a transformé la nature de ces menaces « en un défi pour tous les services de sécurité des Etats africains », l’intervenant a formé le vœu que les travaux de cet atelier aboutissent à des recommandations « immédiatement applicables », dans l’objectif de réaliser la sécurité et la paix durables dans le continent africain.
A son tour, le Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), Bankole Adeoye a salué, dans une allocution lue en son nom par son représentant, le rôle de premier plan de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme et son engagement constant en faveur de la paix et de la sécurité en Afrique, soulignant que l’organisation de cet atelier en Algérie « incarne la grande confiance que l’UA place en ce pays, en tant que force de stabilité régionale et continentale ».
Dans le contexte où la désinformation est devenue une véritable arme, M. Bankole Adeoye a mis en relief la nécessité de l’unité, de la vigilance et de l’action collective pour endiguer ce fléau.
Il a précisé que les fake news sont désormais à l’origine des conflits, affaiblissent la cohésion sociale, menacent la stabilité nationale, et se propagent rapidement en raison des évolutions technologiques et de l’intelligence artificielle, affirmant que « la lutte contre ce fléau s’avère désormais une nécessité stratégique pour protéger et renforcer la paix et la sécurité en Afrique ».
Au terme de son intervention, M. Bankole a adressé ses remerciements à l’Algérie et au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour la bonne organisation de cet atelier, souhaitant que celui-ci atteindra les objectifs escomptés.
De son côté, le vice-président du CISSA pour la région de l’Afrique du nord, M. Hassan Rashad (Egypte), a évoqué le développement accéléré des TIC, ce qui, selon lui, a ouvert la voie « à la désinformation et aux fake news, désormais utilisées comme des instruments visant à détruire les sociétés, déstabiliser les pays, déformer les faits et attiser les conflits ».
Il a, à cet égard, précisé que « les guerres de 4e et 5e générations reposent sur la diffusion de rumeurs et la remise en cause des institutions étatiques, et tendent à saper la confiance entre les peuples et leurs gouvernements, semer la discorde et affaiblir l’esprit national », notant que cela « n’est pas moins dangereux que le terrorisme et constitue souvent un terreau fertile à son émergence ».
Il a ajouté que la lutte contre ce fléau exige « une vision globale et une coopération sincère entre les pays frères, afin de mettre en place un système intégré visant à lutter contre la désinformation numérique sans pour autant violer la sécurité et la stabilité des Etats ».
R. N.