Soixante-treize ans après le début de la Seconde Guerre mondiale, la Pologne annonce qu’elle va réclamer des réparations à l’Allemagne. Un rapport présenté par le gouvernement polonais estime les pertes du pays à 1 300 milliards d’euros. Les autorités allemandes rétorquent que le sujet est clos, mais les conservateurs au pouvoir à Varsovie ne veulent pas en rester là.
Une mise en scène soignée dans le palais royal de Varsovie, en Pologne. Aux premiers rangs, le chef du gouvernement Mateusz Morawiecki, les présidentes de la Chambre basse et du Tribunal constitutionnel, ainsi que les ténors du parti PiS.
Sur scène, leur leader Jaroslaw Kaczynski annonce le coût des réparations : 1 300 milliards d’euros : « C’est une somme dont le paiement va s’étaler sur des décennies et que l’économie allemande peut parfaitement surmonter sans être écrasée. On peut donc la considérer comme tout à fait réaliste. »
D’après le rapport, la plus grande partie de cette somme compense la mort de plus de cinq millions de citoyens polonais entre 1939 et 1945. Le reste concerne les pertes matérielles, culturelles et financières.
« Nous savons que le chemin sera long et difficile. Nous ne nous attendons pas à des succès rapidement », a déclaré le président polonais. Le ministère allemand des Affaires étrangères affirme pour sa part que le débat est clos, la Pologne ayant renoncé à de nouvelles réparations en 1953.
Quant à l’opposition polonaise, elle estime que cette campagne anti-allemande n’a pour que pour but de mobiliser l’électorat du PiS à un an des élections législatives.
D. S.