Les services de sécurité russes viennent de rendre publiques les conclusions de leur enquête. Selon le FSB ce lundi 22 août, cet assassinat aurait été « préparé et commis par les services spéciaux ukrainiens ».
Nom de l’auteur, circonstances très détaillées : le FSB vient de rendre publique les résultats de son enquête. Les services de sécurité russe désignent une exécutante : une citoyenne ukrainienne née en 1979 et qui se serait réfugiée juste après le crime en Estonie. Cette femme, selon le FSB, serait arrivée le 23 juillet en Russie avec sa fille et elles auraient été présentes toutes les deux au festival en banlieue de Moscou où la victime était invitée d’honneur le jour du meurtre.
Entre-temps, les deux accusées auraient même loué un appartement à Moscou dans la maison où vivait Daria Douguina, l’auraient surveillée en la suivant au volant d’une Mini Cooper en utilisant trois numéros d’immatriculation différents : l’une appartenant à la République séparatiste pro-russe de Donetsk à l’entrée en Russie, l’autre du Kazakhstan pendant la filature à Moscou, puis la dernière d’Ukraine pour sortir du pays.
Soit un assassinat décrit comme très bien « préparé et commandité par les services spéciaux ukrainiens ». Cette responsabilité de Kiev était évoquée dès dimanche 21 août matin par de nombreuses voix en Russie, dont la porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Peu de temps avant que les conclusions de l’enquête soient rendues publiques, Vladimir Poutine a déclaré dans un message publié par le Kremlin que cet assassinat « est un crime ignoble et cruel ». Le président russe y présente ses condoléances à la famille et qualifie Daria Douguina de « personne brillante et talentueuse qui a prouvé ce que signifie être un patriote de la Russie ». Le président Poutine lui a attribué par décret et à titre posthume l’Ordre du courage pour « le courage et le dévouement dont elle a fait preuve dans l’exercice de ses fonctions professionnelles ».
Comme son père, Alexandre Douguine, elle était sous sanctions occidentales. Son père justement lui a rendu public ce lundi en fin de journée un communiqué où il écrit : « Nos cœurs aspirent à plus que de la vengeance ou des représailles. Nous n’avons besoin que de notre victoire. »
Dans les médias d’État russe, on juge qu’il s’agit d’un acte d’intimidation de Kiev. Ce mardi, un hommage sera rendu dans la capitale russe à Daria Douguina. La cérémonie se tiendra au même endroit que celle de 2017 pour les journalistes russes morts dans un accident d’avion se rendant en Syrie et que celle de 2014 pour le cadreur de la première chaîne d’État russe mort dans le Donbass. On ne sait pas encore qui y assistera.
Anissa El Jabri