lundi 25 novembre 2024
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L’acteur et chanteur français Guy Marchand est mort à l’âge de 86 ans

Célèbre pour avoir notamment incarné le détective Nestor Burma à la télévision de 1991 à 2003, Guy Marchand s’est éteint « paisiblement » ce vendredi 15 décembre 2023, annoncent ses enfants à l’Agence France Presse. L’acteur, connu également pour ses qualités de chanteur, était âgé de 86 ans.

C’est un visage familier du spectacle en France qui s’en va avec la mort de Guy Marchand. L’artiste « s’est éteint paisiblement ce vendredi à l’hôpital de Cavaillon », dans le Vaucluse, ont indiqué ses enfants Jules et Ludivine dans un communiqué. Né à Paris en 1937, le comédien avait passé les dernières années de sa vie dans cette commune de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Musicien accompli, adepte de jazz et de tango notamment, il était aussi connu pour ses performances sur petit et grand écran. Guy Marchand avait incarné le personnage de Nestor Burma, détective parisien créé par le romancier Léo Malet, dans une série sur France 2 en 42 épisodes, de 1991 à 2003.

« Nestor Burma, c’est moi »

« Avec ce personnage, j’étais comme un poisson dans l’eau ! », racontait en 2016 sur France Culture cet enfant de la guerre, « gentil voyou » de l’est parisien au physique « désespérément rétro ». « En même temps, j’ai tout réinventé. Je ne pouvais pas me passer de poésie et j’ai fait de Burma quelqu’un qui aime le sexe et la poésie », ajoutait-il.

Sous les traits de Nestor Burma, avec sa cravate dénouée et son air faussement flegmatique, il défendait des jeunes femmes, débusquait la canaille à coups de calembours et jouait du sax’ dans les bois, l’imperméable ouvert et le borsalino enfoncé sur son crâne chauve… « Moi, j’ai toujours été démodé… Je rêve en noir et blanc et j’ai tout fait pour qu’on perçoive Burma en noir et blanc ! »

« Nestor Burma, c’est moi, le courage en plus. Je suis beaucoup plus timoré que lui dans la vie », martelait-il en 2000.

« Une vedette populaire, pas une star »

Avant de camper le détective à la télévision, Guy Marchand s’était distingué au cinéma avec de grands réalisateurs. On le vit chez François Truffaut (Une belle fille comme moi en 1972), Maurice Pialat (Loulou en 1980), Bertrand Tavernier (Coup de torchon en 1981) ou encore Christophe Honoré (Dans Paris en 2006).

En 1982, il remporta le César du meilleur second rôle dans Garde à vue de Claude Miller. Avec Lino Ventura, il se paya Michel Serrault dans la peau d’un flic impulsif : « Ça m’a donné un peu d’autorité dans le métier car on ne me prenait pas au sérieux comme chanteur de variété ! ».

Sa voix grave l’avait d’abord porté vers la chanson, qu’il aimait beaucoup, lui qui avait joué de la clarinette dans les clubs de Saint-Germain-des-Prés à la belle époque de l’après-guerre. Fils d’un ferrailleur et d’une « gitane », il grandit avec « les manouches » et les musiciens – Django Reinhardt, Stéphane Grappelli – qui venaient répéter dans le garage familial.

Son grand tube est La Passionata, écrit en cinq minutes en rentrant de la guerre d’Algérie. Cette « plaisanterie » devint l’un des tubes de l’été 1965. Il signa d’autres succès comme Tango, Tango en 1975 avec le bandonéoniste argentin Astor Piazzola. « Je suis une vedette populaire, pas une star », aimait-il répéter.

Avec Destinée, la bande-originale des Sous-doués en vacances, il récolta sa « plus grande honte ». « C’était une blague, une connerie pour l’été, et on en a vendu 250 000 exemplaires ! J’étais vexé ! », racontait-il à propos de ce titre repris notamment dans la version cinéma du film Le Père Noël est une ordure.

« Je ne suis qu’un chanteur », disait Guy Marchand en 2015 sur France 5. « Quand je vais mourir, il ne restera pas grand-chose, peut-être un fond sonore, comme de la musique d’ascenseur. »

M. B.