Le court métrage « Le Grand défi », un aperçu sur le drame social historique vécu par les Algériens sous le joug colonial, a été présenté en avant-première, samedi soir à Alger, devant un public très nombreux.
Réalisé par Walid Bouchebbah sur un texte de Malek Boumaïza, « Le Grand défi », a été projeté à la Cinémathèque d’Alger, produit par le Centre algérien de développement du Cinéma (CADC) sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts, dans le cadre des célébrations du soixantenaire du recouvrement de l’indépendance de l’Algérie.
En présence du réalisateur, le film raconte en 33 mn, l’histoire de trois jeunes amis au fait de l’évolution de l’action militante pour l’Indépendance de l’Algérie et ce qui se passait dans les maquis, et qui vivaient dans une grotte face à la mer.
Leur vie bascule lorsque la disparition de la sœur du petit Ali a été rapportée, laissant courir le bruit de son arrestation par la police coloniale pour cause de soutien aux Moudjahidines.
Résolus, les trois amis vont tenter de retrouver la fille, provoquant l’animosité des colons français qui vont alors, décider d’organiser des descentes punitives pour exterminer les villageois algériens, qualifiés de terroristes, alors qu’ils sont victimes au quotidien, d’exactions commises par l’armée coloniale française qui veille à la pérennité d’un mode de vie imposé, empreint de misère et de précarité.
Suivant les desseins des trois jeunes, les villageois réussiront à fuir par la mer, déjouant ainsi les plans macabres et criminels des colons haineux et armés.
Un casting judicieux, l’authenticité des personnages et la justesse des rôles, servis par de jeunes comédiens talentueux, ont constitué un des points forts de cette nouvelle production cinématographique.
Entre autres comédiens qui ont su porter le texte et donner vie à une trame qui constitue une dénonciation de plus des méthodes inhumaines de la France coloniale, Amine Allali, Amine Medbouhi, Ramzi Benlaoubi, Idir Benaïbouche, Kahina Adnane, Meriem Choubane, Fatma Guettouche et Mehdi Bougherbal.
Donnant libre cours à sa créativité foisonnante, Walid Bouchebbah n’a pas hésité à illustrer différentes situations de son film, avec des achewiqs que sa « grand-mère entonnait souvent », rendus par les voix féminines de la Chorale « Achwiq N’Sahel ».
L’imaginaire prolifique du réalisateur le conduira également via une rhétorique bien choisie dans les dialogues à établir des connexions avec d’autres combats pour la liberté, celui du peuple palestinien notamment.
Tourné à Tipaza, Alger, Sétif Guelma et Bejaia « Le grand défi » est programmé à la Cinémathèque d’Alger durant toute la semaine et dans l’ensemble des salles de cinéma du territoire national.
M. B.