mercredi 13 novembre 2024
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Le directeur général de la COP 29 pris en flagrant délit de promotion des énergies fossiles

Alors que la 29e conférence de l’ONU sur le climat s’ouvrira à nouveau dans un pays pétro-gazier – l’Azerbaïdjan – lundi 11 novembre, la BBC s’est procuré des enregistrements vidéo embarrassants pour le directeur général de la COP, qui est aussi le vice-ministre azerbaïdjanais de l’Energie. Piégé par une ONG de défense des droits de l’homme, Elnur Soltanov y est pris en flagrant délit de conflits d’intérêt.

C’est la BBC qui a révélé le scandale grâce à des documents et des enregistrements vidéos secrets qu’elle s’est procurés : Elnur Soltanov, le directeur général de la COP29 et vice-ministre azerbaïdjanais de l’Energie, aurait utilisé son statut pour discuter d’éventuels accords concernant des combustibles fossiles.

Réalisées par une organisation de défense des droits de l’homme, les vidéos en question montrent un membre de l’ONG Global Witness se faire passer pour le directeur d’une société d’investissement fictive basée à Hong Kong. Dans sa discussion avec Elnur Soltanov, celui-ci lui propose alors de sponsoriser la Cop29… en échange de négociations en vue de potentiels investissements dans la Socar, la société énergétique publique azerbaïdjanaise.

Des faits « totalement inacceptables »

Si, dans un premier temps, Elnur Soltanov, lui suggère plutôt d’investir dans la transition verte, il finit par lui vanter aussi des activités nettement moins climato-compatibles. « Nous avons de nombreux champs gaziers à développer », peut-on notamment l’entendre déclarer, avant de proposer à son interlocuteur de le mettre en contact avec les équipes de la Socar. Or, pour parvenir à limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle comme le prévoit les Accords de Paris, il est impératif de ne plus exploiter de nouveaux gisements de pétrole et de gaz.

Toujours cité par la BBC, Un ancien responsable de l’ONU Climat dénonce à ce propos des faits « totalement inacceptables » et une « trahison » du processus de la COP.

M. B.