Après les sanctions annoncées par Washington visant des médias russes et les poursuites engagées par le ministère américain de la Justice contre deux responsables de la chaîne d’État russe Russia Today (RT), le Kremlin a, à son tour, promis des restrictions aux médias américains en Russie vendredi 6 septembre, sans pour autant entrer dans les détails.
La Russie a décidé de sévir à son tour, après une série de mesures annoncées le 4 septembre par les autorités américaines à l’encontre de médias russes, et notamment la chaîne de télévision publique RT. Le porte-parole de la présidence russe l’a confirmé vendredi 6 septembre à l’agence d’État Ria Novosti.
Selon Dmitri Peskov, si les États-Unis ne disposent – selon lui – pas d’agence de presse d’État ni de chaîne de télévision, ce qui empêche la mise en place de mesures miroirs, des restrictions de diffusion des médias américains seront bien adoptées. Et ce même si, pour l’instant, ces mesures n’ont pas encore été détaillées. Les sanctions annoncées par Washington répondaient à des tentatives d’ingérence dans la présidentielle américaine.
De son côté, Moscou estime que les États-Unis empêchent toute diffusion d’informations en provenance de Russie. Une attitude jugée inacceptable par Dmitri Peskov, qui reconnaît par ailleurs que son pays a recours à la censure, une mesure « justifiée » selon lui en « état de guerre ». Des annonces qui en disent long sur l’état des relations entre les deux pays. Des relations qui sont à leur plus bas niveau depuis la fin de la Guerre froide.
Mesures américaines contre le média russe RT
Mercredi 4 septembre, les autorités américaines ont pris une série de mesures, notamment contre des responsables du média russe RT, dont sa rédactrice en chef, Margarita Simonian. Un réaction qui répond, selon Washington, à des tentatives russes d’ingérence dans la présidentielle américaine de novembre.
Ces annonces sont intervenues à un moment où les relations entre la Russie et les États-Unis sont glaciales et ne font qu’empirer depuis l’offensive russe en Ukraine en février 2022. La plupart des médias américains présents en Russie ont réduit leurs effectifs ou retiré leurs employés du pays à partir de février 2022, face à une pression quotidienne croissante.
Un reporter du Wall Street Journal, Evan Gershkovich, a même été emprisonné à partir de fin mars 2023, condamné par la suite pour « espionnage » – ce que lui, son employeur et Washington ont toujours rejeté – avant d’être échangé avec d’autres prisonniers le 1er août.
M. B.