jeudi 21 novembre 2024
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Le présentateur et écrivain français Bernard Pivot est mort à 89 ans

Le présentateur et écrivain Bernard Pivot, qui a fait lire des millions de Français grâce à son émission Apostrophes, est mort lundi 6 mai à Neuilly-sur-Seine, dans la région parisienne, à l’âge de 89 ans, a annoncé sa fille Cécile Pivot à l’Agence France-Presse.

Resté dans les mémoires un livre à la main, sa paire de lunettes dans l’autre, Bernard Pivot avait également présenté l’émission Bouillon de culture et organisé à partir de 1985 les Dicos d’or, championnat d’orthographe vite devenu international.

D’autres se souviennent de lui, vêtu de la vieille blouse grise des instituteurs, comme celui qui tenta de réconcilier les francophones avec l’orthographe en organisant, à partir de 1985, les Dicos d’or, championnat d’orthographe vite devenu international.

Il a signé trois romans : L’Amour en vogue (1959), qu’il ne trouve pas sérieux, Oui, mais quelle est la question ? (2012) et  Mais la vie continue (2021), proches de l’autofiction. Il écrit aussi plusieurs essais sur la langue française, et sur ses deux autres grandes passions : le football et le vin.

Né à Lyon le 5 mai 1935, dans une famille de petits commerçants, il a passé son enfance dans le Beaujolais et était connu pour être un amateur éclairé des vins de ce terroir. On lui doit un Dictionnaire amoureux du vin (Plon, 2006). En football, c’était un fidèle de l’AS Saint-Étienne et de l’équipe de France.

Il se définissait avant tout comme journaliste, un métier dont il a connu toutes les facettes. Après des débuts comme stagiaire au Progrès de Lyon, il entre au Figaro littéraire en 1958. Chef de service au Figaro en 1971, il démissionne en 1974 après un désaccord avec Jean d’Ormesson (qui deviendra son invité télé le plus fréquent). Il passe par Lire, Le Point, Le Journal du Dimanche.

« L’insatiable curiosité littéraire »

L’Académie Goncourt a salué l’« insatiable curiosité » et la « haute morale » de Bernard Pivot, qui a été, en 2004, le premier « non-écrivain » coopté au sein de l’Académie Goncourt. Il en est devenu le président en 2014 avant de s’en retirer fin 2019.

Lors de sa présidence, « Bernard avait su faire bénéficier l’académie de son insatiable curiosité littéraire, de son engagement infaillible au service du monde des lettres, ainsi que de son honnêteté et de sa haute morale », a écrit l’Académie dans un communiqué.

Plusieurs personnalités ont déjà réagi au décès de Bernard Pivot sur les réseaux sociaux, dont Tahar Ben-Jelloun l’écrivain franco-marocain a fait partie de l’Académie Goncourt avec Bernard Pivot et a été plusieurs fois son invité dans la célèbre émission Apostrophes. « C’est quelqu’un qui a su comment faire lire les Français, comment les faire aimer la littérature. Il a rendu populaire ce qui était parfois inaccessible », explique l’auteur à RFI.

L’écrivain franco-congolais récompensé du prix Renaudot, Alain Mabanckou pointe que « Bernard Pivot a été un pont gigantesque ».

En 2016, Bernard Pivot ironisait sur son propre décès : « L’habitude des radios de m’appeler à la mort d’un écrivain est si grande que, le jour où je mourrai, elles m’appelleront ».

Emmanuel Macron lui a rendu hommage, estimant qu’il « restera ce passeur, populaire et exigeant, cher au cœur des Français ». « Apprendre à écrire avec ses Dictées, à découvrir livres et auteurs avec Apostrophes, à vivre avec l’esprit français, de conversation, de curiosité, de gourmandise », a par ailleurs écrit le président de la République, dans un message posté sur le réseau social X.

Créer une intimité

C’est le jour de l’An 1967 que Bernard Pivot apparaît pour la première fois à la télévision. En 1974, après l’éclatement de l’ORTF, il a l’idée d’Apostrophes, diffusé pour la première fois sur Antenne 2 le 10 janvier 1975.

M. B.