L’écrivain américain Russel Banks est décédé ce dimanche 8 janvier à l’âge de 82 ans, dans l’État de New York. Il est l’auteur d’une vingtaine de romans et de recueils de nouvelles, dont De Beaux Lendemains ou American Darling.
Le romancier américain Russell Banks, grande figure de la littérature contemporaine, connu pour ses portraits de la classe ouvrière, est décédé samedi à 82 ans des suites d’un cancer. L’auteur de Continents à la dérive et Pourfendeur de nuages est « décédé paisiblement chez lui, dans le nord de l’État de New York », a annoncé l’écrivaine Joyce Carol Oates dimanche matin. « L’ensemble de son œuvre était exceptionnelle », a-t-elle salué sur Twitter.
Ses origines ont à la fois marqué son œuvre et son engagement politique. Romancier, nouvelliste et poète, Russell Banks aimait raconter les difficultés de la classe ouvrière à travers des personnages qui luttent contre la pauvreté, la toxicomanie, les problèmes de classe et de race.
Fils d’un plombier du Massassuchetts, Russell Banks s’imagine d’abord artiste peintre, abandonne l’université et à l’âge de 18, 20 ans, à la fin des années 50, il sillonne les États-Unis en faisant du stop, à la manière d’un Jack Kérouac dont le roman Sur la route vient de paraitre. D’une ville à l’autre, Russell Banks passe de plus en plus de temps dans les bibliothèques et découvre sa vocation.
Ses livres, déchirants, dépeignent des personnages souvent modestes, écrasés par le poids de l’histoire ou victimes de l’immoralité des autres. Dans De Beaux Lendemains, un avocat débarque dans un village où de nombreux enfants ont péri dans un accident de car, il monte les habitants les uns contre les autres, réveillant les douleurs enfouies de l’Amérique profonde. Le livre sera adapté au cinéma par Atom Egoyan. Dans American Darling, une jeune révolutionnaire américaine fuit au Libéria et s’interroge sur son engagement, ce qui en fait un très grand livre sur l’Amérique et sa relation intime avec l’Afrique.
Russell Banks était également engagé sur de nombreux sujets : contre la guerre en Irak, pour les droits des Palestiniens, ou en tant que président du Parlement international des écrivains, fondé par Salman Rushdie. Il était aussi à l’origine de l’association des Villes refuges d’Amérique du Nord, des villes qui s’engagent à accueillir des écrivains en exil.
M. B.