Après un petit couac, l’ancien président François Hollande sera bien candidat aux législatives anticipées du 30 juin sous la bannière du Nouveau Front populaire et investi par le Parti socialiste. Il sera candidat dans son fief, la Corrèze. Il a expliqué samedi 15 juin les raisons de son choix à la presse depuis la ville de Tulle dont il a longtemps été maire. Un retour soudain dans la vie politique qui a pris de court le Parti socialiste et pourrait créer des tensions au sein du Nouveau Front populaire.
Dans une vie un peu lointaine, il a été député pendant 20 ans en Corrèze. François Hollande a annoncé ce 15 juin sa candidature aux prochaines élections législatives dans son fief de prédilection. L’ancien chef de l’État a été aperçu sur le terrain à serrer des mains, ce matin, à Tulle.
Défenseur de l’union de la gauche malgré son animosité vis-à-vis de LFI, l’ancien président de la République a estimé qu’il devait prendre part au scrutin législatif, dont le premier tour est prévu le 30 juin prochain. « Si j’ai pris cette décision, c’est parce que j’ai estimé que la situation était grave, plus qu’elle ne l’a jamais été », a-t-il justifié. « À situation exceptionnelle, décision exceptionnelle », a-t-il insisté, jugeant « nécessaire de prendre toutes les personnalités qui [peuvent] concourir à ce qu’il y ait cette mobilisation ».
« Je ne recherche rien pour moi-même », a-t-il assuré à Tulle, assurant vouloir juste « rendre service ». Son retour risque toutefois de diviser à gauche, où écologistes, communistes et insoumis ne tarissent pas de critiques sur son quinquennat, mais également au sein du PS.
Une surprise, y compris au Parti socialiste
C’est une candidature surprise chez les socialistes. François Hollande dit dans la presse locale avoir le soutien du Nouveau Front populaire. Mais au Parti socialiste, même chez les mieux placés dans la hiérarchie, personne ne semblait au courant, car le candidat initial devait être le maire actuel de Tulle, Bernard Combes, très proche de l’ancien président. C’est la fédération locale du PS en Corrèze qui a préféré la candidature de François Hollande.
Le Parti socialiste a finalement annoncé investir l’ex-président François Hollande pour les législatives, prenant acte du choix de la fédération de Corrèze et de la décision de l’ancien chef d’État de se reconnaître « dans le projet du Nouveau Front populaire », a annoncé à l’AFP le président de la commission électorale du PS Pierre Jouvet.
« François Hollande a déclaré cette semaine qu’il se reconnaissait dans la démarche et le projet du Nouveau Front populaire. Nous prenons acte du choix de la fédération de Corrèze de l’investir », écrit le PS sur le réseau social X (anciennement Twitter).
Interrogé dans la manifestation parisienne contre l’extrême droite, le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, très critique sur le quinquennat Hollande dont il a réalisé « un inventaire » en 2018, a avoué qu’il n’était « pas au courant » du choix de la fédération locale, qu’il a découvert samedi matin. Mais « toutes celles et ceux qui adhèrent au projet du Nouveau Front populaire et sont prêts à défendre ensemble ses couleurs sont les bienvenus », a-t-il ajouté.
M. B.