La coalition formée du parti post-fasciste Fratelli d’Italia, de la Ligue et de Forza d’Italia récolterait jusqu’à 47% des suffrages aux législatives de ce dimanche 25 septembre. Giorgia Meloni, à la tête de Fratelli d’Italia, a revendiqué la direction du prochain gouvernement, dans une allocution à la presse à Rome, dans la nuit de dimanche à lundi.
Fratelli d’Italia a recueilli entre 22 et 26% des voix, selon le sondage de l’institut Opinio pour la radiotélévision Rai. Ses partenaires de coalition, la Ligue d’extrême droite de Matteo Salvini et le parti conservateur Forza Italia de Silvio Berlusconi, ont récolté respectivement entre 8,5 et 12,5% et entre 6 et 8% des votes.
Pour la première fois depuis 1945, un parti post-fasciste devrait gouverner l’Italie, la coalition entre FDI, FI et la Ligue étant assurée, selon les projections en sièges, d’avoir la majorité aussi bien à la Chambre des députés qu’au Sénat. La coalition a un « net avantage aussi bien à la Chambre qu’au Sénat », s’est réjoui sur Twitter Matteo Salvini. « La nuit sera longue, mais je veux déjà vous remercier ».
Giorgia Meloni revendique la direction du prochain gouvernement
C’est une victoire personnelle pour Giorgia Meloni, qui remporte son pari haut la main : Fratelli d’Italia est bien, comme le prévoyaient les sondages, le premier parti d’Italie. Il distance très nettement le Parti démocrate, alors que ces deux formations étaient au coude à coude il y a un mois, rappelle Juliette Gheerbrant à Rome.
La voie semble toute tracée pour Giorgia Meloni. La Romaine a de grandes chances d’être la prochaine présidente du Conseil des ministres, et la première femme à diriger un gouvernement en Italie. Il faut, certes, attendre les résultats définitifs pour évaluer le rapport de force à l’intérieur de la coalition. De plus, les résultats partiels qui tombent au cours de la nuit sont à prendre avec beaucoup de précautions, car le système électoral, avec sa part de scrutin majoritaire et sa part de proportionnelle, ralentit le dépouillement et sa traduction en sièges.
Toutefois, la prise de parole de la députée, dans la nuit de dimanche à lundi, s’est voulu résolument optimiste pour la coalition et son propre parti Fratelli d’Italia. Dans une brève allocution à la presse depuis la capitale, Giorgia Meloni a revendiqué la direction du prochain gouvernement. « Les Italiens ont envoyé un message clair en faveur d’un gouvernement de droite dirigé par Fratelli d’Italia », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter : « Nous gouvernerons pour tous » les Italiens.
Le Parti démocrate (PD), la principale formation de gauche, n’a pas réussi à faire jouer le vote utile contre l’extrême droite et doit se contenter d’un score oscillant entre 17 et 21%. Le Mouvement 5 Etoiles (M5S, ex-antisystème) obtient entre 13,5 et 17,5% des voix, en chute par rapport à son score historique de plus de 30% en 2018.
En pole position pour devenir la première femme cheffe de gouvernement, Giorgia Meloni, une Romaine de 45 ans qui, jeune militante, disait admirer Mussolini, est parvenue à dédiaboliser son image et rassembler sur son nom les peurs et les colères de millions d’Italiens face à la flambée des prix, le chômage, les menaces de récession ou l’incurie des services publics. Avec ses deux alliés Matteo Salvini et Silvio Berlusconi, elle promet des baisses d’impôt, le blocage des migrants traversant la Méditerranée, ainsi qu’une politique familiale ambitieuse pour relancer la natalité dans un pays vieillissant.
M. B.