Lula est arrivé, dimanche 22 janvier, en Argentine, accueilli sur la base aérienne militaire de Buenos Aires par le ministre des Affaires étrangères Santiago Cafiero. « 13 ans après, Lula est de retour à la Casa Monada en tant que président » salue le grand quotidien brésilien O Globo, pour ce qui est le premier voyage du chef de l’État à l’étranger depuis son élection.
Lula devait s’entretenir lundi avec son homologue Alberto Fernandez, avant l’ouverture du VIIe sommet de la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes (Celac) qui regroupe 33 États de la région. « La rencontre marquera une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays », souligne O Globo, « ébranlées sous l’administration de l’ancien président Jaïr Bolsonaro qui cherchait à rester éloigné du président voisin faute d’alignement idéologique ».
Maduro, une visite en Argentine critiquée
La venue du président vénézuélien Nicolas Maduro fait aussi la Une de la presse du continent. Le site argentin La Nacion affiche en première page les pancartes et slogans brandis ce dimanche par quelques centaines d’exilés vénézuéliens dans les rues de Buenos Aires et s’attarde sur la présence en tête du cortège de la cheffe de l’opposition argentine, Patricia Bullrich.
Son parti plaide pour l’arrestation de Nicolas Maduro à son arrivée en Argentine. Mais à lire Folha de São Paulo, on se dit qu’un tel scénario semble peu probable. Dans une interview, le président argentin Alberto Fernandez répond aux critiques sur la venue de Nicolas Maduro : « Le Venezuela fait partie de la Celac, et Maduro est plus qu’invité ».
Ariel Henry va « pavaner à Buenos Aires »
En Haïti, le départ du Premier ministre haïtien pour le sommet de la Celac est abondamment commenté. La visite d’Ariel Henry nous informe la Gazette d’Haïti qui reprend le communiqué de la primature, s’effectue « dans le souci de renforcer les liens d’amitié avec des pays latino-américains et caribéens ».
Rezo Nodwes souligne de son côté qu’Ariel Henry sera, lors de ce rendez-vous régional, « le seul et unique dirigeant d’un pays sans Parlement, sans pouvoir judiciaire réel et effectif et sans aucun élu pour valider les conventions et tout accord international » Le journal citoyen replace aussi cette visite dans le contexte des violences survenues vendredi 20 janvier avec la mort selon le Nouvelliste d’au moins quatre policiers près de la capitale Port-au-Prince. « Les gangs assassinent des policiers, peut-on lire, Ariel en rit. Et tourne le dos au pays dans l’indifférence totale pour aller pavaner à Buenos Aires ».
Ce dimanche, le journal du Parti communiste cubain Granma suit également le départ du Premier secrétaire du parti. « Miguel Diaz-Canel au pays du Che » titre l’édition du jour, en référence à la nationalité argentine d’Ernesto Che Guevara.
Les détenus de l’Université de San Marcos libérés
Au Pérou, le mouvement de contestation contre la présidente Dina Bolluarte se poursuit. La Republica salue la libération de quelque 200 étudiants et manifestants retenus depuis plusieurs jours par la police. « Tous les détenus ont été libérés », titre le journal, mais « l’Université de San Marcos reconnaît des abus des policiers », poursuit l’article qui note aussi que les autorités font face « à une tempête de critiques ». Toujours au Pérou, Ojo Publico se penche lui sur les « blessés qui se battent pour retrouver la vie ».
Ils sont plus de 1 200 depuis le début des manifestations début décembre, « la plupart des civils ». Parmi ces civils, Julia, hospitalisée depuis le 9 janvier. Aucun spécialiste ne peut lui retirer le projectile bloqué dans son cou. Résultat : elle perd en partie la vue. Rosalino, 21 ans, et 36 impacts de plombs. Ils ont touché son foie, ses reins et ses intestins, et se retrouve aujourd’hui dans le coma. Pas de quoi pour autant entamer la détermination des proches des blessés, dont certains continuent de sortir dans la rue.
N. F.