mercredi 5 février 2025
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Les États-Unis interdisent le logiciel antivirus russe Kaspersky accusé d’espionnage

Le logiciel antivirus russe Kaspersky est désormais interdit aux États-Unis depuis jeudi 20 juin. Les Américains reprochent au géant de la sécurité informatique sa proximité avec Moscou et l’accusent d’espionage. Celui qui est l’une des références mondiales en la matière était déjà dans le viseur des autorités depuis quelques années. Le Kremlin a immédiatement dénoncé une concurrence déloyale de Washington. 

Dès 2017, les États-Unis avaient interdit aux agents fédéraux américains d’utiliser Kaspersky sur leurs téléphones professionnels. En 2022, ce sont les produits et les services fournis directement ou indirectement par l’entreprise russe spécialisée dans les antivirus qui ont été inscrits sur la liste noire.

Depuis jeudi, c’est l’interdiction pure et simple qui s’applique au fameux antivirus russe, mais aussi aux sociétés filiales et aux sociétés mères de Kaspersky Lab. Les autorités américaines jugeant qu’elles constituent une menace pour la sécurité nationale. Selon la secrétaire américaine au Commerce, Moscou est capable d’exploiter les entreprises russes, telles que Kaspersky, pour collecter des informations sensibles. Vendredi 21 juin, des sanctions économiques contre 12 dirigeants de l’entreprise russe ont également été annoncées.

« La Russie a montré à maintes reprises qu’elle avait la capacité et l’intention d’exploiter des entreprises russes, telles que Kaspersky Lab, pour collecter et exploiter des informations américaines sensibles », a commenté la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, citée dans le communiqué.

Kaspersky se défend

La multinationale, qui a des bureaux dans une trentaine de pays et revendique 400 millions d’utilisateurs dans le monde, rejette évidemment ces allégations et défend son indépendance. L’entreprise a rapidement condamné dans un communiqué une décision « prise sur la base du climat géopolitique actuel et de craintes théoriques », qui « profite à la cybercriminalité ». Elle se défend depuis des années de tels soupçons.

Karspersky « a démontré à de nombreuses reprises son indépendance de tout gouvernement », et les États-Unis ont « ignoré ces preuves », assène le groupe. Ce dernier précise que ses services d’informations sur le monde de la cybersécurité ne sont pas touchés par cette mesure. L’entreprise, l’une des grandes références mondiales dans le milieu de la sécurité informatique, envisage également de contester la décision en justice.

Reste que désormais, l’entreprise ne pourra plus vendre ses logiciels aux États-Unis, ni fournir de mises à jour. Les Américains qui veulent changer de logiciel auront jusqu’à 29 septembre pour trouver une alternative. Les entreprises et particuliers qui continuent à utiliser l’antivirus Kaspersky ne s’exposent néanmoins pas à des sanctions américaines, mais sont avertis des risques liés à la cybersécurité, précise le département du Commerce.

Plusieurs pays européens ont aussi exprimé leur inquiétude vis-à-vis de ce géant de la cybersécurité. L’Allemagne avait recommandé, quelques semaines après l’invasion russe de l’Ukraine, d’éviter d’utiliser ses services. L’Italie avait, dans la foulée, ouvert une enquête.

M. B.