Les pays de l’OTAN pensent qu’il est peu probable que l’Ukraine soit en mesure de conserver son territoire dans l’oblast russe de Koursk, même s’il faut des semaines aux forces russes pour chasser les Ukrainiens. C’est ce qu’a rapporté Bloomberg mardi, citant un responsable des services de renseignement occidentaux.
Malgré cette appréciation, l’article indique que l’OTAN n’émet pas de réserves sur cette offensive ukrainienne en territoire russe. Invasion dont les États-Unis et l’OTAN affirment n’avoir pas été tenus au courant avant le début de l’opération. Un autre responsable de l’OTAN a déclaré à Bloomberg que cette incursion montrait que l’Ukraine était capable de défier la Russie.
De violents combats font rage à Koursk depuis que plus d’un millier de soldats ukrainiens et des dizaines de véhicules blindés, dont plusieurs fournis par les États-Unis, ont pénétré en territoire russe mardi dernier. Si les forces ukrainiennes ont capturé des dizaines de villages, elles subissent également de lourdes pertes.
Le ministère russe de la Défense a déclaré mardi que l’Ukraine avait perdu 420 soldats au cours de la journée écoulée et qu’elle en avait perdu plus de 2 000 depuis le début de l’invasion. Ces chiffres ne sont pas confirmés puisque Kiev ne publie pas d’informations sur ses pertes.
L’invasion est considérée comme une tentative de l’Ukraine d’obtenir un moyen de pression dans les négociations futures. Le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Georgiy Tykhy, a déclaré mardi que l’Ukraine ne souhaitait pas « s’emparer » du territoire russe. « Plus vite la Russie acceptera de rétablir une paix juste, plus vite les raids des forces de défense ukrainiennes en Russie cesseront », a-t-il déclaré.
Si les États-Unis affirment qu’ils n’étaient pas au courant des projets d’invasion de Koursk par l’Ukraine, ils soutiennent fermement les opérations en autorisant des forces US à utiliser des armes US. Interrogé sur l’offensive mardi, le président Biden a déclaré qu’il s’agissait d’un « véritable dilemme » pour le président russe Vladimir Poutine.
Cette opération soutenue par les États-Unis constitue la plus grande invasion de la Russie depuis la Seconde Guerre mondiale. Elle marque une escalade significative de la guerre par procuration et risque d’entraîner une réaction majeure de la part de la Russie. Poutine a déclaré qu’il considérait cette incursion comme une utilisation des Ukrainiens par l’Occident pour attaquer la Russie.
M. B.