Après les soupçons de sabotage évoqués pour expliquer les fuites des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 en mer Baltique, reliant la Russie et l’Allemagne, certains pays européens augmentent leur vigilance. C’est le cas du gouvernement italien qui a annoncé vendredi 30 septembre renforcer la surveillance et les contrôles navals des gazoducs qui acheminent du gaz naturel vers l’Italie, notamment depuis le Sud et l’Est.
Afin de contrer tout éventuel sabotage, le gouvernement italien renforce la surveillance du gazoduc TransMed, qui relie l’Algérie à la Sicile. Rome renforce également celle du gazoduc Trans Adriatic Pipeline liant l’Azerbaïdjan à la région des Pouilles, et du gazoduc Trans Austria Gas, entre les pays nordiques à l’est de l’Italie. Est également renforcée la connexion GreenStream, qui lie la Libye et la Sicile.
À l’instar de l’Italie, d’autres pays européens renforcent la sécurité de leurs infrastructures énergétiques et stratégiques, à commencer par la Finlande voisine de la Russie, mais aussi de l’Allemagne, du Danemark et de la Norvège. Celle-ci est désormais la première exportatrice de gaz vers l’Europe. Quant à la Suède, elle relève le niveau de vigilance autour de ses centrales nucléaires.
Au nom de la solidarité européenne, les fournisseurs de gaz bulgare, roumain, hongrois et slovaque proposent de mettre à disposition leurs réseaux pour acheminer plus vite vers l’Europe du gaz d’Azerbaïdjan. Bakou a signé un accord avec la Commission européenne lui permettant de doubler ses livraisons de gaz pour atteindre d’ici 2027 au moins 20 milliards de mètres cube par an.
Pour compenser la baisse des approvisionnements en gaz russe, qui représentent normalement 40% des importations totales du pays, l’Italie a augmenté ses importations de gaz en provenance d’Algérie et des pays nordiques au cours des derniers mois.
M. B.