jeudi 21 novembre 2024
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Macron prône un «partenariat renouvelé» et amorce la réconciliation avec Alger

Emmanuel Macron entame le dernier jour de sa visite en Algérie à Oran, une étape qui doit lui permettre de rencontrer la jeunesse algérienne et de donner une dimension culturelle à son déplacement en assistant notamment à une démonstration de breakdance. Mais avant de repartir en France, Emmanuel Macron va retourner à Alger pour signer une déclaration avec le président Tebboune et consacrer le nouveau partenariat avec l’Algérie sur lequel il apparaît confiant.

Avant même la fin de sa visite, Emmanuel Macron a voulu montrer que la réconciliation était en marche avec l’Algérie. « C’est une histoire d’amour qui a sa part de tragique. Il faut pouvoir se fâcher pour pouvoir se réconcilier. »

A entendre Emmanuel Macron le temps de la brouille est révolu, l’heure est à l’ouverture d’une nouvelle page des relations entre la France et l’Algérie, à l’image de la relation qu’Emmanuel Macron et son homologue Abdelmajid Tebboune ont noué durant cette visite.

« Je dirais que c’est une relation de respect et d’amitié. Nous savons l’un et l’autre que pour nos pays, il nous faut travailler, lever les malentendus, et savoir passer beaucoup de temps à nous comprendre. Et nous l’avons fait jusqu’au milieu de la nuit. »

Un membre de la délégation raconte qu’en effet, les deux présidents ont négocié jusqu’au bout de la nuit après le diner officiel organisé jeudi soir. Des heures et des heures de conversation en tête à tête pour définir les cadres d’un accord de partenariat. Devant la communauté française à Alger, Emmanuel Macron a fait part de sa satisfaction. « Je reviendrais quelques instants à Alger pour saluer le président Tebboune et ses ministres et pour signer une déclaration commune. »

Il s’agira, selon l’Elysée, d’un « partenariat renouvelé, concret et ambitieux ». La dernière déclaration commune avec l’Algérie avait été signée par François Hollande en 2012. Ce nouveau texte doit permettre de fixer un calendrier et des rendez-vous dans l’espoir de ne pas en rester aux déclarations d’intention.

La visite de trois jours a pour but de « refonder » les liens entre les deux pays. 60 ans après l’indépendance, le dossier mémoriel suscite encore des tensions entre les deux pays. Vendredi matin, après avoir visité le cimetière européen Saint-Eugène, le principal d’Alger au temps de la colonisation, Emmanuel Macron avait surtout abordé ce délicat sujet. En scellant la réconciliation bilatérale jeudi, le président français avait annoncé la création d’une commission mixte d’historiens. Pas question toutefois pour la France de présenter des excuses pourtant attendues en Algérie, a réitéré Emmanuel Macron.

« Ce n’est pas oubli dans le sens passif du terme. Les Algériens n’ont pas du tout oublié. Je pense qu’en France, on a du mal à se représenter l’importance que cette histoire-là a dans la population algérienne. (…) C’est quelque chose qui est extrêmement vivace encore dans la population algérienne. »

Valérie Gas in RFI