La Hongrie et la Slovaquie se sont dit prêtes à soutenir la nomination de Mark Rutte en tant que prochain secrétaire général de l’Otan, a déclaré mardi 18 juin le Premier ministre Viktor Orban, ce qui lève l’un des derniers obstacles à la désignation du Premier ministre néerlandais sortant à la tête de l’Alliance atlantique.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, jusqu’ici opposé à la nomination à la tête de l’Otan de son homologue néerlandais Mark Rutte, a finalement décidé mardi 18 juin de se rallier à sa candidature après avoir obtenu les garanties nécessaires.
Mark Rutte est largement favori pour remplacer le Norvégien Jens Stoltenberg aux fonctions de secrétaire général de cette organisation d’ici à la fin de l’année, après avoir reçu le soutien de la plupart de ses membres, y compris celui des États-Unis. Mais il s’était heurté jusqu’à présent à l’opposition de Viktor Orban, qui soutenait le seul autre candidat, l’ancien président roumain Klaus Iohannis.
« Je pense qu’il est évident que nous sommes proches d’une décision au sein de l’Alliance. Et c’est, à mon avis, une bonne nouvelle », a déclaré Jens Stoltenberg depuis Washington lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken.
Mark Rutte « a confirmé » que s’il obtenait ce poste, la Hongrie ne serait pas obligée de participer aux activités de l’Alliance atlantique en Ukraine et, « au regard de cet engagement, la Hongrie est prête à le soutenir », a déclaré Viktor Orban sur X. Il a accompagné son message d’une lettre dans laquelle le responsable néerlandais dit « soutenir pleinement » l’accord en ce sens conclu la semaine dernière avec Jens Stoltenberg, à l’occasion d’une visite à Budapest.
Soutien de la France, Allemagne, Royaume-Uni et États-Unis
Dans ce courrier, Mark Rutte prend par ailleurs « acte du fait » que ses remarques passées sur les atteintes à l’État de droit en Hongrie « ont causé un certain mécontentement » et promet de « traiter tous les Alliés avec le même respect ». En 2021, furieux contre une loi hongroise jugée homophobe, il avait estimé que ce pays d’Europe centrale n’avait « plus rien à faire dans l’Union européenne » et que si les valeurs de l’UE ne lui convenaient pas, le président Orban n’avait qu’à activer l’article 50 du traité « qui a été créé pour cela » et faire sortir la Hongrie de l’Union européenne.
Ce feu vert de Budapest ouvre la voie à Mark Rutte pour succéder à Jens Stoltenberg, dont le mandat s’achève le 1ᵉʳ octobre.
La Slovaquie, qui ne s’est pas encore prononcée, vient de donner son feu vert. Le président slovaque Peter Pellegrini a annoncé ce mardi 18 juin son soutien à la candidature de Mark Rutte.
La Roumanie, qui présentait son propre candidat en la personne de l’ex-président Klaus Iohannis, est désormais le dernier membre de l’Alliance à ne pas avoir donné son feu vert.
La France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis soutiennent la candidature de Mark Rutte à la succession de Jens Stoltenberg. La Turquie a également annoncé son accord en avril. Quant au président roumain Klaus Iohannis, il devrait prochainement annoncer son retrait de la course, selon des diplomates de l’Otan, la Roumanie restant muette pour l’instant.
M. B.