La pièce de théâtre, « Mawt Edh’dhet Eth’thalitha » (la troisième mort de soi), un psychodrame à l’issue tragique sur les difficultés et les tourments que subissent les personnes du troisième âge, a été présenté dimanche à Alger, devant un public nombreux.
Accueilli au théâtre Mahieddine-Bachtarzi (TNA) dans le cadre du 15e Festival national du théâtre professionnel (FNTP), le spectacle a été mis en scène par Aissa Djekkati, sur un texte de Mohamed Lamine Benrabie.
En une heure de temps, la pièce raconte en trois tableaux déployés en un seul acte, les tourments psychologiques vécus par « Wahi », un vieux retraité d’une haute fonction, vivant mal son isolement imposé après sa mise à la retraite, alors qu’il était des plus sollicités par ses amis, ainsi que par son entourage familial et professionnel.
Vivant dans le désespoir et le regret, wahi cherche à se débarrasser de son passé, jusqu’au jour où Nabila entre en jeu pour bousculer les habitudes d’abandon de soi, de son bien aimé, l’acculant violemment à rompre avec l’oisiveté et à se défaire de ses idées noires et destructrices.
Servie par, Toufik Rabhi, Salim Bououdene et Besma Daamache, le spectacle a été nourri par une série de conflits intellectuels provoqués par le maître des lieux, avec son serviteur ou encore sa présumée bien aimée, dans un rythme d’échanges soutenu.
« Construits sur le terrain de la réflexion, les conflits sont établis dans des rapports qui répondent à une géométrie triangulaire de l’espace que l’ont retrouve également, chez les personnages », explique le metteur en scène.
La scénographie, signée Mourad Bouchehir, a été des plus pertinentes, restituant, par un décor minimaliste, l’état d’esprit de Wahi, au « crépuscule de sa vie » vivant mal sa condition de « rejeté de tous », à travers une chambre délabrée, baignant dans un total désordre.
Le public a longuement applaudi ce spectacle, produit par le Théâtre régional d’El Eulma et dédié à la mémoire du comédien de cette institution culturelle, Abgelghani Chouar, (Abbès), disparu en 2021.
Auparavant, le festival a rendu hommage à une grande figure du théâtre et de la télévision et ancien professeur à l’Institut supérieur des métiers des Arts de la scène et de l’audio-visuel (ISMAS), Malek El Aggoune, en présence de tous ses anciens étudiants, devenus depuis de grands artistes, connus du public.
Treize spectacles en compétition au TNA et une trentaine d’autres en off, programmés dans les salles Ibn Khaldoun, Théâtre municipal d’Alger-Centre et Hadj-Omar au TNA, animeront jusqu’au 1er janvier 2023, le 15e FNTP.
Des conférences, des masters-class et des spectacles de rue, sont également au programme du festival.
H. G.