De Vladimir Poutine à Emmanuel Macron, les dirigeants du monde et de l’Église ont rapidement réagi samedi 31 décembre à l’annonce du décès du pape émérite Benoît XVI à 95 ans, rendant hommage au « grand théologien » à la « personnalité marquante ».
Alors que les fidèles se réunissent place Saint-Pierre au Vatican, les hommages des dirigeants affluent du monde entier pour saluer la mémoire du pape émérite Benoît XVI.
Les commentaires sont nombreux dans les médias allemands, son pays d’origine. Le Parlement a mis ses drapeaux en berne. Benoit XVI avait été le premier souverain pontife à prendre la parole au Bundestag lors d’une visite dans son pays en 2011.
Pour le chancelier Olaf Scholz, le monde a perdu une « figure marquante » de l’Église catholique, le qualifiant aussi de « personnalité combative » et de « théologien intelligent ».
Le président de la république, Frank-Walter Steinmeier, a rappelé que « l’élection d’un pape issu du berceau de la Réforme protestante avait constitué un signal important pour beaucoup de personnes dans le monde entier ».
Premier pape allemand
Sa compatriote Ursula von der Leyen a rappelé que le premier pape allemand de l’histoire avait « envoyé un signal fort avec sa démission ». « Il se voyait lui-même d’abord et avant tout comme un serviteur de Dieu et de son Église. Quand sa capacité physique a diminué, il a continué à servir, à travers ses prières », a déclaré la présidente de la Commission européenne. Dans un tweet, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déclaré que sa « sympathie va à la communauté catholique mondiale du monde entier et au Saint-Siège ».
Les chefs d’États européens ont, eux aussi, largement rendu hommage à l’ancien pape. Le président français Emmanuel Macron a salué les efforts de l’ancien pape en faveur d’un « monde plus fraternel » tandis que le Premier ministre britannique Rishi Sunak s’est dit « attristé » de la disparition d’un « grand théologien ».
« Le monde a perdu l’un des plus grands théologiens des XXe et XXIe siècles, un proche collaborateur du Saint Jean-Paul II », abonde de son côté le président polonais Andrzej Duda, en référence au prédécesseur de Joseph Ratzinger au Vatican. Le Premier ministre socialiste espagnol, Pedro Sanchez, a, quant à lui, salué « un grand théologien qui s’est dévoué au service des autres, de la justice et de la paix ». Le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, fervent catholique, a exprimé sa « profonde consternation » en apprenant la nouvelle de la mort de Benoît XVI.
Hommages de Poutine et Meloni
Pour la Première ministre italienne, Giorgia Meloni l’ex-pape était un « géant de la Foi et de la Raison », ainsi qu’un « grand de l’Histoire que l’Histoire n’oubliera pas ». « J’ai exprimé au Saint-Père François ma participation et celle du gouvernement à sa douleur et à celle de l’entière communauté ecclésiale », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Le président américain Joe Biden, catholique pratiquant, a salué la « dévotion envers l’Église » et « la générosité » du pape émérite. « On s’en souviendra comme d’un théologien réputé, guidé par ses principes et sa foi, et dont la vie entière a été consacrée à sa dévotion envers l’Église », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rendu hommage à l’ancien pape. « Il était un grand chef spirituel, engagé de tout son cœur dans la réconciliation historique entre l’Eglise catholique et le monde juif », a-t-il déclaré dans un communiqué. Les deux hommes s’étaient rencontrés en 2009 lors d’une visite historique de Benoît XVI en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés.
Le patriarche de l’Église orthodoxe russe Kirill a salué la mémoire de l’ancien chef de l’Église catholique de 2005 à 2013, célébrant un « éminent théologien » et défenseur des « valeurs traditionnelles », un concept cher au président Vladimir Poutine. « Je garderai pour toujours des souvenirs radieux de lui », a déclaré le chef d’État russe. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rendu hommage, quant à lui, dans son message de condoléances à un « éminent théologien » et un « promoteur de valeurs universelles ».
« Attaché à la foi de l’Église et fidèle à sa défense »
Côté religieux, le pape François a rendu hommage à son prédécesseur, Benoît XVI. « Nous nous souvenons avec émotion de sa personne si noble, si gentille. Et nous ressentons tant de gratitude dans nos cœurs », a déclaré le pape argentin lors d’une cérémonie à la basilique Saint-Pierre de Rome, soulignant « ses sacrifices offerts pour le bien de l’Église ».
La Conférence des évêques de France a salué « un grand théologien », tout comme l’archevêque de Canterbury, chef spirituel de l’Église anglicane : « Le pape Benoît XVI était l’un des plus grands théologiens de son temps, attaché à la foi de l’Église et fidèle à sa défense », a déclaré Justin Welby dans un communiqué, saluant la démission « courageuse et humble » de Benoît XVI qui « reconnaissait la fragilité humaine qui nous affecte tous ».
Le roi d’Angleterre Charles III, chef de l’Église anglicane, a salué quant à lui les « efforts constants » du pape émérite Benoît XVI pour la paix et le rapprochement des catholiques et des protestants, disant accueillir la nouvelle de sa mort avec une « profonde tristesse ».
Joseph Ratzinger, de son vrai nom, avait renoncé à son poste pour des raisons de santé, après huit années de pontificat. Les hommages sont aussi venus du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui a loué son « engagement tenace pour la non-violence et la paix ».
B. M.