À l’issue de la prière de l’angélus dominical, place Saint-Pierre à Rome, le pape François a longuement évoqué le dramatique naufrage d’un caïque surchargé de migrants survenu le 26 février près de Crotone en Calabre.
« Les eaux de la Méditerranée ne doivent plus être ensanglantées ». « Que les trafiquants d’êtres humains soient arrêtés, qu’ils ne continuent pas à disposer de la vie de tant d’innocents ! » Le pape François a appelé ce dimanche à stopper le trafic meurtrier des passeurs de migrants, une semaine après le naufrage au large de la Calabre qui a fait au moins 70 morts, dont une quinzaine de mineurs. Visiblement ému, Jorge Bergoglio s’est ensuite recueilli en silence pendant quelques secondes devant la foule massée sur la place Saint-Pierre de Rome.
Ce n’est pas la première fois que le pape s’insurge contre les passeurs, mais jamais, il n’avait clairement demandé qu’ils soient arrêtés. Ce qui a fait réagir immédiatement la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni sur sa page Facebook. « Les paroles du Saint Père représentent un appel important pour toutes les institutions. Notre gouvernement fait sa part en déployant toutes les forces possibles pour combattre le trafic d’êtres humains et mettre fin aux morts en mer ».
Matteo Salvini « partage les propos du pape »
Matteo Salvini, connu pour ses positions anti-migrants a aussi répondu aux propos du pape. Le ministre des Transports et patron de la Ligue, lui a fait écho sur sa page Facebook. « Je partage les propos du pape, je travaille depuis longtemps pour les mettre en œuvre et sauver des vies. » Mais Matteo Salvini et d’autres ministres sont au cœur des polémiques sur l’arrivée trop tardive des secours lors du naufrage du bateau.
Trois personnes soupçonnées d’être des passeurs ont été arrêtées. Selon les médias italiens, ils sont soupçonnés d’avoir fait payer entre 5 000 et 8 000 euros à chaque migrant qu’ils avaient fait embarquer en Turquie trois jours plus tôt.
M. B.