Le président turc a accepté ce vendredi 21 octobre de recevoir le Premier ministre suédois, qui s’était dit prêt la veille à se rendre « immédiatement » à Ankara pour obtenir un feu vert à l’adhésion de son pays à l’Otan. Recep Tayyip Erdoğan, qui menace de bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande à l’Alliance atlantique, a de nouveau prévenu que le Parlement turc ratifiera l’arrivée des deux États nordiques seulement si ses demandes sont honorées.
Même s’il répète depuis des mois qu’il n’est pas pressé par le temps, Recep Tayyip Erdoğan sait qu’il ne pourra pas bloquer indéfiniment l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan. Du moins, si l’on part du principe qu’il ne souhaite pas – et qu’il n’y a pas intérêt – provoquer une crise avec ses partenaires occidentaux.
La question est donc de savoir quand le président turc estimera avoir obtenu satisfaction de la part de la Suède, puisque c’est d’elle, plus que de la Finlande, qu’il s’agit. Ou plutôt, quand considèrera-t-il que ce qu’il a obtenu d’Ulf Kristersson est suffisant pour crier victoire devant son opinion publique ?
Le mois dernier, Stockholm a annoncé avoir levé les restrictions sur l’exportation d’armes et de munitions vers la Turquie. C’était l’une des exigences turques, mais pas la principale, qui concerne l’extradition de personnes qu’Ankara qualifie de « terroristes ». Sur ce point, qui relève des autorités judiciaires, le gouvernement suédois ne pourra pas répondre aux nombreuses demandes turques, et Tayyip Erdoğan le sait.
Le chef de l’État continue donc de négocier en coulisses, tout en affichant en public une posture intransigeante. Il a dit avoir invité le Premier ministre suédois dans le but de « tester sa sincérité » dans la lutte antiterroriste.
A. A.