C’est au Palais des Expositions des Pins Maritimes (Safex) que le Salon de l’Ecsel a ouvert ses portes.
Cette troisième édition qui se poursuivra jusqu’au 5 de ce mois, au pavillon U, signe l’engouement pour l’activité inédite du e-commerce, ce qui fait dire à Redouane Hammou, chargé de communication du Ecsel : « Ceci témoigne de l’évolution du e-commerce dans le pays, devenu désormais une réalité qui s’impose dans la société algérienne. »
Organisé par Global Exhibition Company et Algeria Exhibition, filiale de la SAFEX, l’ECSEL EXPO 2024 s’étend sur une superficie de 6 500 m². Une expansion qui témoigne de l’intérêt croissant pour le e-commerce dans le pays et de l’ambition des organisateurs de faire de cet événement une référence à l’échelle continentale. Les exposants présents représentent un large éventail de secteurs, allant des services logistiques et technologiques aux établissements financiers et d’assurance, en passant par des entreprises spécialisées dans le commerce électronique.
Il faut rappeler que l’édition précédente de l’ECSEL EXPO avait déjà connu un grand succès, attirant plus de 40 000 visiteurs et 92 exposants. Fort de cette réussite, les organisateurs ont revu leurs ambitions à la hausse pour cette année, prévoyant d’accueillir plus de 50 000 visiteurs sur les quatre jours de l’événement.
Le programme de cette édition s’annonce particulièrement riche et varié. Pas moins de 12 ateliers animés par 37 experts sont prévus durant les 4 jours de l’évènement, abordant des thèmes cruciaux liés à l’économie numérique et au développement du e-commerce en Algérie, avec pour objectif d’ «encourager l’échange de connaissances et d’apprentissage entre les participants ». En complément, des masters class axées sur les aspects techniques du e-commerce offriront une formation pratique aux professionnels du secteur.
L’un des points forts de cette édition sera sans doute le Hackathon organisé en collaboration avec la Compagnie Algérienne des Assurances (CAAT). Cet événement mobilisera 500 étudiants qui seront invités à proposer des solutions techniques innovantes pour relever les défis auxquels sont confrontées les entreprises dans le domaine du e-commerce. Placé sous l’égide de plusieurs ministères, dont ceux du Commerce et de la Promotion des exportations, de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, de la Poste et des Télécommunications, ainsi que de la Numérisation et des Statistiques, l’ECSEL EXPO 2024 se positionne également comme un tremplin pour les jeunes entreprises innovantes. En mettant à disposition un stand gratuit pour 12 startups, le salon offre une vitrine précieuse à ces acteurs émergents du e-commerce algérien.
Il convient de souligner à ce propos que l’essor du commerce électronique en Algérie recèle un potentiel de développement remarquable. Lors de son Forum, organisé fin septembre dernier à Alger, le président du Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN), Abdelouahab Gaoua, avait affirmé que la taille du marché du e-commerce a connu une accélération significative ces dernières années, dépassant l’équivalent de 1,5 milliard de dollars. Cette croissance est notamment portée par l’augmentation du parc de cartes de paiement dans le pays.
Cependant, des défis persistent. Les spécialistes du secteur soulignent que l’activité de e-commerce s’exerce encore principalement sur les réseaux sociaux, et qu’il est nécessaire de densifier le réseau de sites web algériens dédiés au commerce électronique. De plus, une particularité du marché algérien est que 95% des achats en ligne sont réglés au comptant, le paiement se faisant généralement en espèces à la réception du produit. C’est pourquoi l’ECSEL EXPO 2024 apparaît comme une plateforme cruciale pour adresser ces enjeux et propulser le secteur du e-commerce algérien vers de nouveaux horizons.
Les visiteurs, toutes catégories confondues, peuvent découvrir les applications numériques et les solutions intelligentes conçues localement par des entreprises algériennes, dont des microentreprises et des start-up. L’événement rend surtout compte du bond phénoménal de la numérisation dans notre pays, particulièrement au vu des mutations l’accompagnant en termes de transactions commerciales à tous les niveaux (commerce de gros et de détail, services connexes…), qui met en avant la nécessité de réguler le secteur du e-commerce pour davantage de professionnalisme.
Mohammed Bessaïah