Des milliers de personnes se sont rassemblées à Lahore au Pakistan pour le coup d’envoi vendredi 28 octobre de la « longue marche » de l’ex-Premier ministre Imran Khan. Évincé du pouvoir en avril dernier, l’homme très populaire réclame des élections anticipées, dans un contexte de crise politique et économique.
La pression monte sur la fragile coalition au pouvoir au Pakistan. La place de la liberté à Lahore (Est) était noire de monde vendredi 28 octobre pour le départ de la grande marche d’Imran Khan. Arrivé au pouvoir en 2018, Imran Khan en a été chassé au printemps par une motion de censure.
Mais il est garde malgré l’échec de sa politique économique un large soutien populaire, grâce auquel il entend obtenir le départ de son successeur à la tête du gouvernement, Shehbaz Sharif. Ce dernier est en difficulté. Après les meurtrières inondations de l’été, il fait face à une crise économique sévère doublée d’une crise humanitaire.
En mai dernier, une première marche de l’opposition avait entraîné des violences au Pakistan. Imran Khan réclame des élections anticipées, il dénonce la corruption – son cheval de bataille électoral -, et répète que les États-Unis ont orchestré sa chute du pouvoir. Il fait aussi pression sur le gouvernement pour qu’il franchisse le pas et se fournisse en énergie, à bon prix, auprès de la Russie. Cela à l’image du voisin indien.
Après 380 kilomètres, la « longue marche » devrait se conclure par l’installation d’un sit-in dans la capitale Islamabad le 4 novembre.
L’ex-champion international de cricket a été récemment confronté à plusieurs procédures judiciaires, dont il s’était jusque-là sorti sans trop de dommages, l’actuel gouvernement cherchant à tout prix l’écarter des prochaines élections. Des extraits de son discours s’adressant aux chefs des services militaires et de renseignement ont été censurés par les télévisions pakistanaises.
Synthèse M. Bessaïah