Deux personnes ont été arrêtées pour espionnage aux Pays-Bas. Les autorités néerlandaises refusent de dire au bénéfice de quel pays espionnaient ces deux personnes, mais la presse néerlandaise est unanime : il s’agit du Maroc. Ce n’est pas la première fois que des soupçons d’espionnage pèsent sur le royaume chérifien, mais il ne s’agit plus comme par le passé de simples faits de surveillance de l’importante communauté rifaine installée aux Pays-Bas. Cette fois-ci, les deux suspects travaillaient pour une agence affiliée à la police et aux services de renseignement et ils sont accusés d’avoir révélé des secrets d’État.
Né au Maroc il y a 64 ans et naturalisé néerlandais, Abderrahim el Manouzi était employé par le NCTV (Nationaal Coördinator Terrorismebestrijding en Veiligheid), le coordinateur national pour l’antiterrorisme et la sécurité ; cette agence est placée sous l’autorité directe de la ministre néerlandaise de la Justice.
Employé par le ministère depuis 2001, il était d’une part traducteur et d’autre part affecté comme analyste principal au centre d’information CTER (Contraterrorisme, Extremisme en Radicalisering) : antiterrorisme, extrémisme et radicalisation.
Il a été arrêté le 31 octobre et le juge d’instruction l’a placé à l’isolement pour quinze jours, ainsi d’ailleurs qu’une policière de 35 ans, arrêtée en même temps que lui et qui est une ancienne du NCTV.
Abderrahim el Manouzi était déjà soupçonné d’avoir transmis des informations au gouvernement marocain. La police néerlandaise avait reçu plusieurs signalements au sujet de son intégrité. Il ne s’agit pour l’instant que de soupçons, mais le Parlement réclame une enquête sur la sécurité interne des services de renseignement.
P. B.