jeudi 21 novembre 2024
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Pêche, d’une activité artisanale à un secteur contribuant à la sécurité alimentaire

Le secteur de la pêche a enregistré, depuis le recouvrement de la souveraineté nationale, plusieurs réalisations qui lui ont permis de s’imposer comme l’un des principaux secteurs contribuant au renforcement de la sécurité alimentaire du pays et à la diversification des sources de financement de son économie.

Simple activité artisanale il y a soixante ans, la pêche est devenue un secteur structuré à la faveur des stratégies successives reposant essentiellement sur l’augmentation de la production halieutique nationale, l’investissement dans l’aquaculture, la multiplication des ports de pêche et le développement de leur mode de gestion, l’amélioration des conditions socio-professionnelles des pêcheurs, ainsi que le développement d’une industrie locale des bateaux de pêche en haute mer.

En effet, le nombre de pêcheurs est passé de 4.505 en 1962 à plus de 56.000 aujourd’hui, tandis que le nombre de navires de pêche est passé de 882 navires en 1962 à 6.000 navires de différentes tailles en 2022.

Quant aux ports de pêche et plages d’échouage, leur nombre est passé de 18 ports en 1962 à 46 aujourd’hui, ce qui a permis de promouvoir et d’intensifier l’activité de la pêche au niveau de la bande côtière et de mieux encadrer ce métier.

Ces réalisations ont favorisé une augmentation notable de la production halieutique, puisqu’on enregistre aujourd’hui une production de 110.000 tonnes, qui sont distribuées à travers l’ensemble du territoire national grâce un réseau logistique qualifié, alors que seuls les marchés proches de la côte étaient couverts par le passé.

On ne saurait nier le rôle essentiel joué par la filière de l’aquaculture pour atteindre ce résultat, cette activité étant passée d’opérations limitées au niveau des barrages à l’un des projets les plus importants rencontrant un véritable engouement auprès des jeunes entrepreneurs dans le cadre des divers dispositifs d’aide à l’emploi.

Cette activité englobe actuellement divers types de plans d’eau (eau douce), les bassins d’irrigation agricole et les cages flottantes en mer.

L’Algérie compte actuellement 63 projets en phase d’exploitation liés à l’aquaculture « marine », dont 38 en pisciculture et 24 en conchyliculture, auxquels s’ajoute un projet en crevetticulture, réalisé dans le cadre d’un partenariat public-privé à Boumerdès, avec une capacité de production de 50 tonnes/an.

L’expérience devra être généralisée au reste des wilayas.

Ce secteur est devenu ainsi un des piliers sur lequel repose la sécurité alimentaire en Algérie, d’où la mise à disposition par l’Etat de plusieurs incitations, pour ne citer que la réduction de la TVA de 19% à 9%.

Compte tenu de l’importance croissante accordée aux activités de pêche et d’aquaculture, l’accent a été mis sur la prise en charge de la ressource humaine en améliorant les conditions de travail et en assurant une couverture sociale à toutes les activités connexes.

Aujourd’hui, le pêcheur ainsi que l’ensemble des professionnels dans cette activité jouissent de tous leurs droits socioprofessionnels, en ce sens qu’ils sont titulaires d’une carte professionnelle, ils bénéficient de l’assurance et d’une carte Chifa.

En outre, le secteur a été renforcé par des établissements de formation spécialisés, dont le nombre est passé de quatre écoles (placées préalablement sous la tutelle du ministère des Transports) à huit écoles, desquelles sont diplômés à présent plus de 7000 professionnels.

Par ailleurs, la construction navale a également connu de grands progrès grâce à l’encouragement de l’investissement, en offrant du foncier et d’autres facilitations, et en aplanissant les obstacles qui concernent notamment la construction de navires de grande taille en mesure de pêcher en haute mer.

Dans ce cadre, deux navires de pêche d’une longueur de 35 mètres ont été fabriqués récemment par des mains algériennes, avec un taux d’intégration estimé à 60%. Cette expérience a permis d’économiser environ 50% de l’enveloppe financière qui aurait coûté, en cas d’importation, quelque 2 millions d’euros.

Cette industrie devra être également renforcée par la construction de quatre thoniers, deux seraient réceptionnés au port de Honaïn à Tlemcen en 2023, d’une longueur de 37 mètres et avec un taux d’intégration de 60%, tandis que les deux autres seront construits en 2024.

Avril dernier, deux navires de pêche, de 14 mètres chacun, ont été exportés, pour la première fois, vers la Mauritanie.