jeudi 17 octobre 2024
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Pourquoi le Premier ministre marocain poursuit José Bové en justice

Selon l’ancien eurodéputé, Aziz Akhannouch lui aurait proposé un « cadeau » alors qu’il s’opposait à un accord de libre-échange avec le Maroc.

Le Premier ministre du Maroc Aziz Akhannouch a déposé une plainte en diffamation ce mardi 20 décembre à Paris contre l’ancien député européen écologiste français José Bové, qui a affirmé que le Royaume avait tenté de le corrompre en marge de négociations d’un accord commercial au début des années 2010.

Les accusations de l’ancien eurodéputé sont intervenues en plein scandale de corruption présumée impliquant le Qatar au Parlement européen et visant notamment la vice-présidente de l’institution, Éva Kaili. Le Maroc est aussi soupçonné, après des déclarations du compagnon d’Eva Kaili, qui aurait non seulement reconnu des faits de corruption en lien avec le Qatar, mais également avec le Maroc.

Vendredi sur la radio France Inter, José Bové avait relaté que lorsqu’il était rapporteur de la commission du commerce extérieur, « dans les années 2009-2014 », il s’était opposé à un accord « nuisible » de libre-échange visant le commerce des fruits et légumes entre l’Union européenne et le Maroc.

« Aziz Akhannouch m’a proposé de m’amener un cadeau à Montpellier »

« Le ministre de l’Agriculture (de l’époque, Aziz Akhannouch, ndlr), ne supportant pas que je puisse m’opposer à ce projet, m’a proposé de m’amener un cadeau à Montpellier, dans un café qui soit discret », a-t-il dit. Était-ce de l’argent ? « Qu’est-ce que voulez-vous que ce soit d’autre ? », a-t-il répondu au journaliste. Selon son récit, il a donné rendez-vous au cabinet de son avocate, et « ça s’est arrêté là ». « Quand il y a des intérêts économiques colossaux qui sont en jeu, ces Etats font pression et certains députés, que je qualifierais de véreux, ont profité de ça », a soutenu José Bové.

Selon la plainte du Premier ministre marocain, consultée par l’AFP, ce sont des « accusations mensongères inadmissibles », qui ne sont « que le reflet d’une vieille rancœur » de José Bové.
« José Bové essaye visiblement et malhonnêtement de profiter de l’actualité judiciaire concernant le Parlement européen, pour ressortir de vieilles histoires sans fondement », selon Me Olivier Baratelli.

M. B.