Des centaines de fidèles se sont rassemblés ce vendredi 2 août dans une grande mosquée de Doha, au Qatar, pour prier en mémoire du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh assassiné mercredi à Téhéran. Le Qatar héberge le bureau politique du parti islamiste palestinien. Avec la mort de son chef, le rôle de médiateur du Qatar est également remis en question.
Ismaïl Haniyeh, assassiné mercredi 31 juillet à Téhéran, est enterré dans un cimetière de Lusail, une ville au nord de Doha, après la prière dans la mosquée Imam Mohammad ben Abdel Wahab, la plus grande de la capitale qatarie. Des centaines de personnes se sont recueillies ce vendredi devant le cercueil du défunt, recouvert d’un drapeau palestinien, et celui de son garde du corps, également tué mercredi.
L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, était au nombre des personnalités présentes, ainsi que le premier vice-président iranien Mohammad Reza Aref et de nombreux responsables du Hamas, dont Khaled Mechaal, 68 ans, pressenti pour succéder à Ismaïl Haniyeh. Izzat al-Rishq, membre du bureau politique du Hamas, a appelé les fidèles à prier pour l’âme d’Ismaïl Haniyeh dans les mosquées du monde entier. « Que ce vendredi soit une journée d’immense colère dénonçant cet assassinat et rejetant le génocide dans la bande de Gaza », déclare-t-il dans un communiqué.
Présent aux funérailles, Sami Abou Zouhri, membre du Hamas, a dit à Reuters par téléphone que le message à « l’occupant » (Israël) était sans appel. « Vous sombrez profondément dans la boue et votre fin est plus proche que jamais », a-t-il ajouté. « Le sang d’Haniyeh change toutes les équations », a-t-il souligné.
« Il [Ismaïl Haniyeh, Ndlr] négociait avec eux pour avoir un accord et afin de stopper cette guerre… et arriver à un cessez-le-feu. Et là, on va demander aux Palestiniens de vivre côte à côte dans une solution à deux États avec les Israéliens ? La personne qui leur parlait, ils l’ont assassinée… »
Le Qatar un peu plus fragilisé dans son rôle de médiateur
Ismaïl Haniyeh, qui vivait en exil au Qatar, a joué un rôle clé dans les négociations indirectes entre Israël et le mouvement islamiste palestinien en vue d’une trêve dans la guerre à Gaza. Le Qatar, principal pays négociateur, a mis en doute la viabilité de cette médiation après son assassinat, qui a suscité des appels à la vengeance. « Comment une médiation peut-elle réussir lorsqu’une partie assassine le négociateur de l’autre partie », a publié sur X le Premier ministre qatarien quelques heures après l’annonce de la mort d’Ismaïl Haniyeh en Iran.
M. B.