La commission franco-algérienne d’historiens s’est réunie la semaine dernière à Alger. Quatre jours de travaux aux cours desquels les membres de la commission ont visité une dizaine de sites, comme les archives nationales, la bibliothèque nationale, plusieurs musées, avant de se réunir mercredi et jeudi. À l’issue de cette 5ᵉ rencontre, la commission a réitéré plusieurs demandes déjà formulées par le passé.
Alors que les historiens algériens veulent récupérer l’ensemble des originaux des archives présentes en France, la commission mixte dit insister sur la nécessité de poursuivre les négociations sur ce sujet sensible, précise leur communiqué.
La France dispose en effet encore de nombreuses archives gouvernementales, coloniales, diplomatiques et militaires. La commission franco-algérienne des historiens réunie la semaine dernière à Alger avait proposé d’en restituer certaines et d’en numériser d’autres. Pas suffisant pour les Algériens.
Une loi sera examinée sur la restitution
Pour ce qui est de la restitution par la France des biens de l’émir Abdelkader, une loi est nécessaire. Or, ce texte qui devait être présenté au printemps ne sera pas examiné par le Parlement français au mieux avant l’automne. En conséquence, les historiens algériens ont, selon les mots du communiqué, « invité leurs homologues français à transmettre leurs préoccupations au sujet de ces restitutions de biens culturels et archivistiques ». Ce que la partie française a accepté de faire.
Celle-ci s’est ainsi engagée à transmettre à Emmanuel Macron la liste des biens historiques et symboliques établie par la partie algérienne, afin « que les biens qui peuvent retrouver leur terre d’origine puissent le faire le plus rapidement possible ».
Au-delà de ces points de blocage, la commission a tout de même tenu à saluer l’avancée de la coopération dans plusieurs domaines, notamment en matière de restauration, de numérisation, de bibliographie, mais également en matière d’échanges scientifiques et culturels.
M. B.