Contrainte à une série de revirements sur ses promesses de campagne, elle avait dû notamment changer de ministre des Finances après que le budget présenté fin septembre a déclenché une panique sur les marchés financiers. Cette fois, c’est Liz Truss, cheffe du gouvernement depuis début septembre seulement, qui s’en va. Un nouveau Premier ministre britannique pourrait être désigné d’ici au 28 octobre, selon un membre des Tories.
La Première ministre britannique constate l’impossibilité de mettre en œuvre le programme pour lequel elle a été élue par les militants de son parti, et en tire les conséquences en démissionnant.
« Vu la situation, je ne peux pas remplir le mandat sur lequel j’ai été élue par le Parti conservateur », a déclaré Liz Truss devant le 10, Downing Street, à Londres, ce jeudi 20 octobre.
Elle a précisé qu’un nouveau scrutin interne aurait lieu au sein de la majorité « d’ici à la semaine prochaine » pour la remplacer, tandis que le chef de l’opposition britannique, le travailliste Keir Starmer, appelle à la tenue d’élections législatives dès « maintenant ».
Liz Truss devient ainsi la Première ministre restée le moins longtemps à Downing Street, avec seulement 44 jours en poste, puisqu’elle avait succédé à Boris Johnson, emporté par le scandale du Partygate, le 6 septembre 2022.
La pression était de plus en plus forte sur Liz Truss. Depuis l’échec de son plan fiscal la semaine dernière, la liste des députés l’appelant à la démission s’allongeait dans ses propres rangs.
La Première ministre britannique avait vécu une journée de mercredi pour le moins « difficile », avec la démission de sa ministre de l’Intérieur et une soirée sous haute tension au Parlement.
Séance de questions plutôt ratée, et surtout organisation chaotique d’un vote sur la fracturation hydraulique qui a pris la forme d’un vote de confiance, explique notre correspondante à Londres.
Le porte-parole de Mme Truss avait assuré, dans un premier temps, qu’elle n’avait aucune intention de renoncer. Mais en fin de matinée ce jeudi, sa démission est apparue très probable.
Et ce, en raison d’un signal, toujours de mauvais augure pour un dirigeant conservateur : un tête-à-tête à Downing Street avec Graham Brady, chef du comité 1922, véritable « baromètre » de l’humeur des députés.
Et c’est cette rencontre avec le parlementaire, à la tête du puissant comité 1922 chargé de l’organisation interne du Parti conservateur, qui semble avoir changé le scénario prévu par la Première ministre.
Le Parti conservateur réenclenche donc une élection interne pour se trouver un nouveau dirigeant, le cinquième en six ans. « Il sera possible de conduire un scrutin et de conclure une élection d’ici au vendredi 28 octobre », a déclaré aux journalistes Graham Brady.
On ne connaît pas encore les modalités de vote. Les candidats devraient être annoncés lundi. Pour l’instant, et malgré un appétit grandissant des Britanniques, on n’attend pas de législatives anticipées.
En attendant d’en savoir plus, la livre britannique a brièvement bondi de plus de 1% face au dollar ce jeudi, alors que le billet vert reculait à la suite de la démission de Liz Truss. Vers 16h45, heure de Paris, elle grimpait de 0,85% à 1,1314 dollar, peu après avoir dépassé les 1% de hausse.
M. B.