jeudi 21 novembre 2024
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Santé / Comment limiter les risques de bronchiolite pour votre bébé

Cette maladie, en pleine expansion, peut conduire les enfants en bas âge jusqu’à l’hôpital. Des gestes permettent toutefois de limiter les transmissions.

L’HIVER est souvent synonyme de virus et de nez qui coule. Des symptômes souvent bénins mais qui, chez l’enfant, peuvent se transformer en bronchiolite, une maladie qui peut conduire jusqu’à l’hospitalisation. Le pays est en ce moment en pleine phase épidémique, et aucune région, hormis la Corse, n’est épargnée, selon le dernier bulletin de Santé publique France. Une maladie qui, pour la deuxième année consécutive, revient plus fort et plus tôt que d’habitude. Résultat : des services pédiatriques débordés, avec plus de 4 000 passages aux urgences en une semaine. Il existe pourtant des gestes simples pour limiter les risques de contaminer les tout-petits.

. De quoi parle-t-on ? La bronchiolite est une inflammation des bronchioles qui peut être provoquée par plusieurs virus, principalement le très contagieux virus respiratoire syncytial (VRS) et le rhinovirus. « Il est donc préférable de parler des bronchiolites, au pluriel », précise le docteur Sydney Sebban, pédiatre dans un cabinet à Paris. Selon la cause de la maladie, le traitement et le temps de guérison seront variables. Les nourrissons et les enfants de moins de 2 ans sont les plus touchés. La bronchiolite peut s’avérer très dangereuse, surtout pour les moins de 3 mois, les grands prématurés ou les nourris[1]sons atteints de maladies chroniques. Afin de mesurer la gravité potentielle de la maladie et évaluer son stade, les médecins questionnent les parents sur les antécédents familiaux et l’environnement de l’enfant. « L’objectif est de ne pas faire le mauvais diagnostic », signale le docteur Sydney Sebban.

. Les signes qui doivent alerter « Les symptômes respiratoires sont similaires à ceux de l’asthme », rapporte le médecin. Rhume, toux et fièvre sont les premiers signes. « Ils ne vont pas forcément évoluer en bronchiolite. Mais il faut consulter un médecin, qui va appeler à la vigilance des parents », conseille le professeur Philippe Reix, chef du service de pneumologie et allergologie pédiatrique au CHU de Lyon. Deux ou trois jours après, une toux sèche peut survenir, avec des difficultés respiratoires. C’est le début de la bronchiolite.

. Comment limiter les risques de contagion ? Sur les mains, les jouets, les peluches, les tétines… « Le VRS est capable de rester actif sur des surfaces inertes pendant plusieurs heures », souligne le professeur Philippe Reix. Voilà pourquoi il est indispensable de se laver les mains et de nettoyer les jouets régulièrement. Si les enfants se partagent intensément les microbes entre eux, faisant des crèches des lieux de contamination, les plus âgés ont leur part de responsabilité dans la transmission des microbes. Les adultes et les grands enfants, porteurs du VRS, ne présentent habituellement aucun signe. Ils transportent le virus sans le savoir et le donnent à un autre par la salive, la toux et les éternuements. Pour limiter les risques, il faut donc respecter les gestes barrière que le Covid nous a rendus si familiers : se laver les mains très souvent, aérer les pièces, porter un masque chirurgical, éviter d’embrasser le bébé.

. Comment la soigne-t-on ? Dans la majorité des cas, la bronchiolite guérit spontanément, en moins de dix jours. Des traitements contre la toux et la fièvre peuvent être prescrits pour améliorer l’état de l’enfant. Des soins sont aussi préconisés, comme le nettoyage de nez. « Le lavage de nez ne traite pas la bronchiolite mais aide le bébé à respirer », explique le docteur Stéphanie Bui, pédiatre au CHU de Bordeaux. La technique enseignée aux nouveaux parents à la maternité consiste à placer l’enfant sur le côté et à injecter du sérum physiologique dans sa narine. Il est important de libérer les voix nasales du nourrisson, car « il ne sait pas respirer par la bouche jusqu’à 4 mois, l’âge de la diversification alimentaire », renchérit la docteure Pauline Gallet, pédiatre au CHU de Bordeaux. Le lavage de nez doit être répété environ six fois par jour. Depuis une étude menée en 2019, la kinésithérapie respiratoire n’est prescrite que dans certains cas limités, comme des bronchiolites répétitives. C’est une technique de pression sur le thorax qui permet de désencombrer les voies bronchiques. Il existe également un vaccin, mais il est réservé aux enfants à risques, dont les prématurés, et nécessite plusieurs doses. Un anticorps, développé conjointement par le britannique AstraZeneca et le français Sanofi, qui le commercialiseront en France sous le nom Beyfortus, devrait être bientôt disponible. La promesse des fabricants : protéger les nourrissons pendant toute la saison de circulation du VRS.

Audrey Desnos in Aujourd’hui en France