Le procès de l’ancien PDG de Volkswagen, Martin Winterkorn, jugé en Allemagne dans l’affaire du « dieselgate », est suspendu jusqu’aux premiers mois de l’année 2025 au moins, l’accusé n’étant pas en mesure de participer aux audiences pour des raisons de santé. C’est ce qu’a annoncé, mardi 1er octobre, le tribunal de Brunswick, dans le nord du pays.
Martin Winterkorn, aujourd’hui âgé de 77 ans, est jugé au pénal depuis le 3 septembre à Brunswick, non loin du siège historique du groupe à Wolfsbourg, pour le « dieselgate », près de neuf ans après la révélation de ce scandale de moteurs truqués au retentissement mondial.
L’état de santé de l’ancien patron du premier constructeur automobile européen plane depuis maintenant plusieurs années sur ce procès. Initialement prévu pour l’automne 2021 avec quatre autres anciens dirigeants, il avait été reporté et dissocié en raison de l’état de santé fragile de Martin Winterkorn, qui a dû subir plusieurs interventions chirurgicales.
L’accusé était censé se rendre à Brunswick deux fois par semaine, de son domicile de Munich, dans le sud de l’Allemagne. Volkswagen avait admis en 2015 avoir installé un logiciel pour truquer les niveaux d’émissions de millions de véhicules diesel dans le monde, déclenchant l’un des plus gros scandales industriels de l’après-guerre en Allemagne. Son ancien patron de 2007 à 2015 risque jusqu’à dix ans de prison. Il nie toutes les accusations.
Trucage des niveaux d’émissions des véhicules diesel
Martin Winterkorn se voit reprocher d’avoir permis la vente de véhicules équipés des logiciels truqueurs, alors que, selon l’accusation, il a eu connaissance « au plus tard en mai 2014 » de la fraude. L’ex-PDG est également accusé d’avoir délibérément omis d’informer en temps voulu les marchés des risques financiers liés à cette fraude.
Lors des premières audiences, Martin Winterkorn a jugé « inconcevables » les accusations le visant. Il a admis avoir été « étroitement lié » au « dieselgate » par ses fonctions de direction, mais a réfuté toute implication dans le développement des moteurs truqués.
Depuis 2015, Volskwagen a dû débourser environ 30 milliards d’euros en remboursements, dédommagements et frais judiciaires, principalement aux États-Unis où le groupe a plaidé coupable de fraude et d’obstruction à la justice.
M. B.