dimanche 22 décembre 2024
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Séismes en Afghanistan : plus de 2000 morts, les opérations de sauvetage continuent

Selon un dernier bilan officiel, plus de 2 000 personnes ont péri dans un violent séisme qui a frappé ce samedi 7 octobre l’ouest de l’Afghanistan, provoquant d’énormes dégâts. Il y aurait plus de 9 200 blessés et près de 1 300 maisons endommagées ou détruites. Les opérations de sauvetage se poursuivent pour retrouver des survivants dans les ruines des villages sinistrés.

Le tremblement de terre de magnitude 6,3, suivi par huit fortes répliques, est l’un des plus meurtriers qu’ait connu le pays en vingt ans. Ce dimanche, l’un des porte-paroles du gouvernement a déclaré que plus de 2 050 personnes étaient mortes dans 13 villages, 9 240 personnes blessées et que dix équipes de secours avaient atteint les lieux.

Les opérations de secours se poursuivent. Des personnes seraient toujours coincées dans les décombres dans les villages les plus sinistrés. Il y aurait des dizaines de villages totalement ou partiellement détruits. Les autorités talibanes ont fait savoir ce dimanche matin que les victimes avaient un besoin urgent de nourriture, d’eau, de médicaments et de tentes. Plus de 200 dépouilles ont été acheminées dans les hôpitaux de la région, a déclaré un responsable des autorités de santé à Hérat.

Dans les villages du district le plus sinistré, Zendeh Jan, qui est l’épicentre du séisme, à 40 kilomètres de la ville d’Hérat, des centaines de maisons se sont effondrées : les habitations sont en terre, elles n’ont donc pas résisté aux secousses. Pour une ancienne employée d’une ONG locale, il s’agit de villages très pauvres, où les habitants vivent de la culture du raisin. Des villages qui sont fortement touchés par la sécheresse qui frappe cette partie de l’Afghanistan depuis plusieurs années.

Témoignages d’Afghans bouleversés

Dans la ville d’Hérat, capitale provinciale et culturelle du pays qui se trouve à quelques kilomètres de la frontière avec l’Iran, les habitants décrivent des scènes d’effroi vécu ce samedi lorsque la terre a tremblé plusieurs fois. Les connexions téléphoniques ont été coupées, ce qui rend difficile l’obtention d’informations sur les zones les plus touchées.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des centaines de personnes dans les rues de la ville, devant leur domicile ou leur bureau. Parmi les images, l’on peut voir des immeubles éventrés, effondrés, des gens qui fouillent les décombres à la recherche de survivants, des corps dissimulés sous de lourdes couvertures.

Fariba, une jeune femme, raconte avoir passé la nuit dehors, après avoir vu les murs de sa maison secouée durant ce qui lui a semblé être de longues minutes interminables. Elle est saine et sauve avec sa famille, et leur maison a été épargnée. Seule une chambre a subi des dommages.

« En fait, lors du premier tremblement de terre, je n’étais pas chez moi. J’étais au bazar et je ne l’ai pas vraiment ressenti. Mais j’ai vu les gens tout d’un coup qui pleuraient, ils étaient en état de choc. Des parents essayaient de retrouver leurs enfants perdus et j’ai été choquée de voir ça, je me demandais pourquoi les gens se comportaient comme ça. Mais lorsqu’il y a eu le deuxième tremblement de terre, nous étions à la maison, moi et ma famille, on était très choqué. Nous avons eu peur que notre maison s’écroule sur nous et nous nous sommes précipités à l’extérieur, et on est resté devant ma maison. Tous les voisins pleuraient. Je n’ai pas de mots pour exprimer ce qu’il s’est passé », décrit-elle.

Ali Reza un jeune étudiant, se trouvait à l’université lorsque le séisme a frappé une première fois, au troisième étage de l’établissement.

« Nous étions un groupe d’étudiants à attendre le bus lorsque la troisième réplique s’est produite. Je pouvais voir les grands immeubles trembler, c’était vraiment dangereux. Beaucoup de femmes, et surtout des enfants, sont sortis de leurs maisons et de leurs immeubles en pleurant et en criant. J’ai donc vu des bâtiments endommagés. Les portes de notre université sont fissurées », témoigne-t-il.

Une fois arrivé chez lui, il a découvert sa maison intacte mais celle de ses voisins s’est effondrée. Ils ont ensuite passé la nuit dehors, terrorisés par la perspective d’autres répliques.

Une situation très alarmante

La situation est alarmante pour les victimes, insiste une employée afghane d’une organisation internationale. Elle explique que les survivants des villages les plus sinistrés ont trouvé refuge dans les mosquées qui ne se sont pas effondrées. Ils n’ont rien à manger, rien pour se couvrir ou pour se soigner : l’hôpital public le plus proche est débordé. Des dizaines de personnes s’y précipitent pour donner leur sang pour les victimes blessées.

L’unité de l’Organisation mondiale de la santé en Afghanistan a déclaré avoir envoyé 12 ambulances à Zendeh Jan pour transporter les blessés vers les hôpitaux. L’organisation aide à activer le plan de gestion de charge massive de victimes à l’hôpital régional d’Hérat et dans d’autres hôpitaux. Sur le compte X de l’Organisation, l’on y voit des centres de soin de fortune montés dans les rues de la ville, des lits posés les uns à côté des autres et des personnes prises en charge par le personnel soignant.

Ce séisme intervient dans un contexte difficile. Les séismes sont récurrents en Afghanistan, pays traversé par la chaîne de montagne de l’Hindu Kush. En juin 2022, un séisme avait déjà fait plus d’un millier de morts dans le sud-est du pays. C’est à ce jour le séisme le plus meurtrier de ces 25 dernières années en Afghanistan. Chaque catastrophe naturelle est un défi pour l’Afghanistan qui est toujours en proie à une grave crise interne.

M. B.