Devancé dans les sondages à la sortie des urnes samedi, le parti populiste Smer-SD est remonté en tête du scrutin législatif en Slovaquie et l’a finalement emporté. Selon les résultats quasi complets délivrés tôt dimanche 1er octobre, le parti de l’ancien Premier ministre Robert Fico a obtenu 23,3% des voix, devançant le parti centriste Slovaquie progressive, qui a recueilli 17,03%. Un résultat favorable à la Russie, Robert Fico ne cachant pas son soutien au Kremlin.
C’est une remontée victorieuse pour le parti populiste slovaque Smer-SD dans ce scrutin législatif. Dans deux sondages à la sortie des urnes, samedi, il était derrière le parti Slovaquie progressive, dirigé par Michal Simecka, vice-président du Parlement européen. Mais la tendance s’est inversée dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre. Et peu après 5h30 (3h30 en temps universel) ce dimanche, les résultats quasi définitifs ont confirmé le succès de Smer-SD.
L’ancien Premier ministre de gauche Robert Fico, soutien du président russe Vladimir Poutine, sort ainsi vainqueur de ces législatives. Mais sans majorité absolue, il devra trouver des alliés pour parvenir à former un gouvernement.
Cette élection, dans ce pays de 5,4 millions d’habitants, membre de l’Union européenne (UE) et de l’Otan, est considérée comme déterminante pour savoir si le pays peut rester sur sa lancée pro-occidentale ou se tourner davantage vers le Kremlin. Alors que Bratislava était l’un des principaux soutiens de l’Ukraine, le parti populiste Smer-SD, bien plus favorable à la Russie de Vladimir Poutine, n’a pas caché son intention d’arrêter cette aide à son voisin, attaqué depuis février 2022 par Moscou.
« Un deuxième Viktor Orban », conciliant avec Moscou et opposé à toute aide à Kiev
« C’est donc un come-back, un véritable retour au pouvoir plus que probable, désormais, pour celui qui a déjà dirigé le gouvernement slovaque pendant dix ans et qui a effectivement martelé pendant la campagne électorale qu’il arrêterait toute aide militaire à l’Ukraine voisine. Une Ukraine qu’il accuse d’avoir provoqué la guerre en 2014 et qu’il ne veut pas voir intégrer l’OTAN ».
« Pour former une coalition gouvernementale, Robert Fico devrait pouvoir compter notamment sur un parti d’extrême droite, avec lequel il avait déjà fait alliance par le passé, ce qui lui avait déjà valu d’être exclu provisoirement du Parti socialiste européen », poursuit-il.
Pour de nombreux analystes, c’est un « deuxième Viktor Orban » qui va prendre la tête d’un gouvernement au centre de l’Europe. Comme chez le dirigeant hongrois, il y a chez Robert Fico une attitude plus que conciliante envers Moscou ; le vainqueur des législatives plaide notamment pour la fin des sanctions internationales prises contre la Russie.
La campagne a été marquée par des taux particulièrement élevés de désinformation en ligne. Au cours d’une campagne électorale houleuse qui a donné lieu à plusieurs rixes entre candidats, Robert Fico s’en est pris aussi bien à l’UE et à l’Otan qu’à la minorité LGBTQ+.
M. B.