La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a consacré plus de 58 milliards de dinars (environ 400 millions de dollars) durant l’année 2021 à la protection de ses installations énergétiques névralgiques, a indiqué dimanche à Alger, le PDG du groupe, Toufik Hakkar.
Le PDG de Sonatrach a communiqué ce chiffre à l’occasion d’une journée d’études organisée en collaboration avec le ministère de la Défense nationale (MDN) sur le thème de « la sécurité des sites énergétiques en Algérie », en présence du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, des représentants du MDN, des représentants des partenaires et parties prenantes en matière de sécurité des installations d’hydrocarbures.
Lors de son intervention, M. Hakkar a affirmé que la compagnie nationale des hydrocarbures a mobilisé plus de 22.000 agents dotés de tous les équipements spécifiques, pour assurer la sécurité de ses sites névralgiques et celle des joint-ventures.
Le PDG a assuré que Sonatrach « travaille en forte collaboration avec l’Armée nationale populaire (ANP) et les services de sécurité pour assurer la sécurité totale des installations, les sites industriels et les canalisations ».
« Nous avons mis tous les moyens nécessaires humains et technologiques pour assurer la sécurité de nos installations et les 22.000 km de pipelines », a-t-il ajouté.
Dans ce sillage, M. Hakkar a rappelé également que « le dispositif de sécurité de Sonatrach a évolué depuis l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine le 16 janvier 2013 », rassurant qu’aujourd’hui tous les sites énergétiques de Sonatrach sont « totalement sécurisés » et que « l’amélioration continue de l’efficacité de ce système représente un enjeu permanent au sein du groupe ».
« Sonatrach a adopté une nouvelle stratégie de protection en accord avec les hautes autorités du pays pour protéger les installations énergétiques névralgiques, tant d’un point de vue opérationnel qu’en termes de mise à jour et de modernisation des systèmes technologiques de télésurveillance », a-t-il fait également savoir.
Dans le cadre de cette nouvelle stratégie, un vaste programme de protection des sites a été lancé, portant sur les systèmes de télésurveillance et de contrôle des intrusions au niveau des accès, avec le recours aux nouvelles technologies, a-t-il encore mentionné, appelant « les cadres et les agents de Sonatrach à redoubler d’efforts pour préserver les infrastructures énergétiques du pays ».
De son côté, M. Arkab a souligné, dans son intervention, « l’importance de l’organisation de cette journée d’étude qui constitue une occasion pour échanger sur les expériences en matière de sécurité industrielle avec les partenaires de divers secteurs, dans le contexte de l’augmentation des opérations de sabotage ayant touché de nombreuses installations pétrolières et gazières dans le monde ces dernières années ».
M. Arkab a salué « le rôle efficace et décisif joué par l’ANP dans leurs efforts pour protéger les installations, les biens et les personnes du pays », relevant que « la sécurité énergétique représente un enjeu important et stratégique à travers le monde ».
Partant de ce constat, il a ajouté que « le secteur énergétique et minier attache une grande importance à la protection des sites énergétiques et miniers, à travers l’élaboration de plusieurs textes de lois et la mise en place des agences de régulation des hydrocarbures, de l’électricité et du gaz et des activités minières, chargées d’assurer le respect des dispositions législatives et réglementaires liées à la sécurité des installations, des biens, des personnes et de l’environnement ».
Le ministre a appelé les opérateurs étrangers à investir dans le domaine des hydrocarbures et des mines en Algérie, profitant du climat d’investissement favorable grâce notamment à la sécurité et la stabilité du pays, soulignant que toutes les infrastructures sont hautement sécurisées.
L’ANP veillera toujours sur la sécurité des sites énergétiques
Pour sa part, le colonel Mustapha Merah, de la direction de l’information et de communication de l’Etat-major de l’ANP, a assuré que le Haut-Commandement de l’ANP a mis en place un programme périodique de sensibilisation au profit des personnes chargées de la protection sur les différents dangers pouvant menacer directement les installations ou leurs travailleurs, ainsi que sur « la nécessité d’être vigilants et prudents dans l’accomplissement de leurs tâches en toute abnégation et dévouement pour servir le pays ».
Le représentant du MDN a assuré que « toutes les installations énergétiques du pays sont totalement sécurisées », tout en rassurant « les partenaires de l’Algérie qu’ils peuvent concrétiser toutes formes de coopération et projets d’investissement communs sur le terrain ».
« L’ANP continuera à mettre en œuvre des programmes de développement des forces pour élever le niveau des capacités de combat de toutes sortes avec divers partenaires, en plus de la poursuite des efforts pour maintenir l’état de préparation des équipements militaires, afin de les renouveler et les moderniser dans l’objectif d’assurer la sécurité des zones des sites industriels, économiques et énergétiques, notamment dans le Grand Sud du pays », a-t-il déclaré.
Lors de cette journée d’études, plusieurs communications ont été présentées par les cadres de Sonatrach sur son l’expérience en matière de sécurité et de sûreté des installations névralgiques qu’elle exploite pour faire face aux nouveaux défis, notamment les cyber-menaces visant la perturbation de fonctionnement des systèmes vitaux du pays ciblés avec des répercussions à l’international.
Des approches de sécurité et de sûreté adoptées au sein des compagnies partenaires de Sonatrach, à l’instar du groupe italien Eni et de la compagnie norvégienne Equinor ont été également présentées. A cette occasion, les représentants de ces entreprises se sont félicités de la qualité de la coopération avec les autorités nationales, en la matière.
Par ailleurs, un film documentaire a été projeté sur l’intervention réussie des équipes de Sonatrach pour la réparation dans des délais courts des tançons d’oléoducs endommagés au niveau de la région d’El Oued en septembre 2020 suite aux intempéries.
G. K.