Recep Tayyip Erdogan a annoncé, mercredi 28 décembre au soir, l’abolition de l’âge légal de départ en retraite pour des millions de Turcs, jusqu’ici privés de ce droit alors qu’ils ont cotisé plus que la durée requise. Cette annonce, à laquelle le dirigeant turc s’est opposé pendant des années, intervient alors qu’il entrera bientôt en campagne pour sa réélection, lors du scrutin prévu en juin 2023.
Selon les chiffres officiels, la mesure était attendue par plus de deux millions de Turcs. Des Turcs qui avaient commencé à travailler avant septembre 1999 et qui, à cause d’une réforme adoptée cette année-là, ne pouvaient pas bénéficier de leurs droits à la retraite car ils n’avaient pas atteint l’âge légal, alors même qu’ils avaient assez cotisé pour pouvoir y prétendre.
Ce que Recep Tayyip Erdogan a annoncé, c’est donc la levée de cet âge légal, comme le réclamaient depuis des années les associations de défense des Turcs concernés par le problème. Ceux d’entre eux qui le souhaitent pourront partir en retraite immédiatement.
Un futur scrutin que le président craint de perdre
En ces temps de crise économique, le président n’a pas précisé combien la mesure allait coûter au budget de l’État. Mais cette annonce a tout du cadeau électoral, à moins de six mois d’un scrutin législatif et présidentiel que Recep Tayyip Erdogan craint de perdre.
Pendant des années, l’actuel président s’était en effet vivement opposé à la mesure qu’il vient d’annoncer. En 2019, il avait promis qu’il ne toucherait « jamais » à l’âge de la retraite, assurant qu’une telle réforme provoquerait un « effondrement » de la sécurité sociale. Il avait même déclaré : « Je ne le ferai jamais, même si cela veut dire perdre les élections. »
M. B.