Cette nomination par le Premier ministre Justin Trudeau reflète notamment la volonté de son gouvernement de tendre la main aux premiers habitants du pays. Il y a un an, une Inuite accédait ainsi au poste de gouverneure générale, une fonction honorifique de représentation de la reine d’Angleterre. Michelle O’Bonsawin, la nouvelle juge siège déjà depuis quelques années à la Cour supérieure de l’Ontario. Les organisations autochtones saluent son arrivée au plus haut tribunal du pays.
La nomination de Michelle O’Bonsawin suscite beaucoup d’espoirs au sein des communautés autochtones. Elles espèrent que les décisions prises par le haut tribunal du pays reflèteront maintenant davantage leur réalité. Une opinion partagée par le professeur Sébastien Bordeur-Girard, directeur de l’École des études autochtones.
« Je pense que c’est un ajout intéressant au niveau de la Cour suprême, pour faire les nuances nécessaires et peut-être expliquer les subtilités du contexte historique particulier qui touche les autochtones. Une sensibilité au fait que le droit autochtone prend une place croissante au sein de l’espace juridique canadien. »
Née en Ontario, Michelle O’Bonsawin se rapproche depuis quelques années des Abénakis d’Odanak au Québec d’où vient son grand-père. Comme l’explique Daniel Nolett, le directeur du Conseil de bande, la magistrate les aide à dépoussiérer les règles d’appartenance à cette communauté.
« On a pu bénéficier des conseils de Michelle pour qu’on soit sûr qu’on soit davantage inclusifs, pour refléter nouvelle la réalité des couples homosexuels qui ont des enfants. Maître O’Bonsawin nous a été d’un très grand support là-dessus. »
Décidée à renouer avec sa culture autochtone, la juge apprend aussi la langue abénakise de ses ancêtres.
P. G.