Au moins deux personnes sont décédées suite au passage du cyclone Chido sur l’île française de Mayotte. Selon le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, « l’habitat précaire a été complètement détruit » et il faut s’attendre à ce que le bilan « soit lourd ». Il se rendra sur place dès lundi.
Des toitures arrachées, des poteaux à terre, des arbres arrachés et des quartiers entièrement dévastés… Un cyclone tropical d’une ampleur exceptionnelle a ravagé l’île française de Mayotte ce samedi. Pour l’instant, deux décès ont été recensés mais il faut s’attendre à ce que ce bilan du cyclone Chido s’aggrave, a alerté le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui a précisé qu’il faudra « surement des jours » pour préciser le bilan de cette « situation dramatique » car « (on) doit être en mesure d’aller sur le terrain, d’inspecter les gravats, l’habitat précaire qui a été complètement détruit ». Le ministre démissionnaire a également annoncé, au sortir d’une réunion de crise, qu’il se rendra sur place dès lundi.
À Kawéni, un quartier de Mamoudzou, le chef-lieu du département, toutes les habitations informelles du plus grand bidonville ont été détruites, selon des images. « Tout a été emporté, tout a été rasé », s’est désolée auprès de l’AFP une habitante du bidonville. À Mayotte, « l’habitat précaire » – des bidonvilles composés de cases en tôles – concerne au moins un tiers de la population. Environ 100 000 personnes logeant dans des « habitations non solides » avaient été identifiées dans l’archipel par les autorités pour être mises à l’abri dans plus de 70 centres d’hébergement d’urgence.
Le ministre démissionnaire, qui va se rendre à Mayotte où il arrivera lundi, a annoncé l’envoi en « cinq vagues successives jusqu’à mercredi de renforts pour la sécurité civile », soit environ « 800 personnes ainsi que du matériel (…) mais aussi du personnel médical ». La Croix-Rouge française a envoyé des renforts de personnel à Mayotte depuis La Réunion et l’Hexagone juste avant le confinement, a précisé dans un communiqué l’association d’aide humanitaire, craignant des « besoins immenses » et prépositionnant des réserves d’eau potable et de vivres sur place.
Mais entre la mer déchainée, l’aéroport endommagé et les routes bloqués par les débris, les opérations de secours et l’envoi de renforts à Mayotte virent au casse-tête. L’approvisionnement en eau est aussi un problème sur ce territoire qui déjà, au quotidien, subit des coupures d’eau régulières. Un pont aérien organisé par l’armée va être mis en place depuis La Réunion et un hôpital de campagne va être déployé à Mamoudzou car plusieurs services du centre hospitalier ne sont plus utilisables.
Cette catastrophe naturelle s’ajoute à de nombreuses ayant déjà touché la terre ces dernières années. Faut-il y voir un lien avec le réchauffement climatique ? Pour Davide Faranda, climatologue et directeur de recherche CNRS à l’université Paris-Saclay, il est responsable de l’intensification de ces phénomènes, mais pas de leur multiplication. Cela est notamment lié à « la température exceptionnelle de l’eau », précise le spécialise qui s’interroge sur la capacité d’adaptation de notre société à ces phénomènes toujours plus intense. « En tout cas, on ne pourra s’adapter à ces phénomènes dans un monde à 3 ou 4 degrés de réchauffement », prévient-il.
M. B.